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Avant d’être chargée sur un wagon, chaque pale acheminée de Gaspé à New Richmond nécessite l’utilisation de cinq véhicules durant le convoyage, dont quatre véhicules d’escorte. Un camion génère environ six fois plus de gaz à effet de serre qu’un train, par tonne transportée sur une distance similaire.
7 février 2020 17 h 06

Légère baisse de trafic à la Société du chemin de fer de la Gaspésie en 2019

Gilles Gagné

Journaliste

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New Richmond | Pour la première fois en cinq ans, la Société du chemin de fer de la Gaspésie (SCFG) a enregistré une baisse de trafic en 2019. Légère, à 2 %, cette baisse découle de plusieurs facteurs conjoncturels, précise Luc Lévesque, directeur du transporteur ferroviaire.

Le nombre total de wagons circulant entre Matapédia et New Richmond est passé de 4323 à 4236, un fléchissement de 87 wagons. Les années précédentes avaient été caractérisées par un volume de 1632 wagons en 2015, de 1729 wagons en 2016, de 2844 wagons en 2017 et de 4323 en 2018. En pourcentage, ces hausses s’étaient établies à 7,2 %, 58,5 % et 55,2 %.

Par type de marchandises, les pales de LM Wind Power ont dominé avec l’acheminement de 1734 wagons, en baisse de 3 % comparativement à 2018, vraisemblablement attribuable au report d’un train de pales provoqué par la grève au CN en novembre.

Le ciment suit avec 1267 wagons, en hausse de 20 % par rapport à 2018. Le nombre de wagons de copeaux générés par Temrex de Nouvelle s’est établi à 909, 13 % de moins qu’un an auparavant, et celui de bois d’œuvre, à 321, en chute de 20 %. Quatre voitures-passagers de Via Rail sont allées à l’atelier de Rail GD à New Richmond et la firme Construction Hamel, qui érige les nouveaux ponts de Cascapédia–SaintJules, a fait venir un wagon de rails.

« La baisse importante des copeaux est essentiellement due aux arrêts de production de l’usine Papiers White Birch de Rivière-du-Loup durant la dernière année. Totalisant près de deux mois d’opération au total, ces cinq arrêts d’usine visaient à diminuer leur inventaire de papier. La baisse importante des wagons de bois d’oeuvre est une conséquence de la faiblesse du marché américain à cause, en partie, de la surtaxe sur les exportations de bois, et aussi de la grève du CN en novembre », précise d’entrée de jeu Luc Lévesque.

Pour le ciment, deux facteurs ont atténué l’augmentation prévue. « La hausse reste importante, à 20 %, mais elle aurait dû être plus élevée. Ciment McInnis a vécu des arrêts de production non prévus durant l’hiver et au début de l’été qui ont réduit la croissance des expéditions. La grève du CN a aussi paralysé les expéditions pendant deux semaines, et il a fallu des semaines supplémentaires avant que ça reprenne un rythme normal. Globalement, sans la grève au CN, je crois qu’on aurait enregistré une légère hausse de trafic », analyse M. Lévesque.

« Il faut dire qu’on ne peut pas toujours maintenir des augmentations de trafic comme on l’avait vu en 2017 et 2018 (autour de 50 % annuellement). L’année 2019 a été une année de consolidation, après deux années de grande croissance. On peut maintenant remettre plus de temps et d’énergie au développement », note-t-il.

Le fait qu’aucun travail d’amélioration physique de la section Caplan-Port-Daniel n’ait été réalisé entre 2014 et 2018 constitue l’autre grand facteur de croissance du trafic et des revenus reporté dans le temps.

Si la production de Ciment McInnis acheminée par voie terrestre était chargée dans des wagons à Port-Daniel au lieu d’être transportée par camion jusqu’aux terminaux de transbordement ferroviaire de New Richmond et Nouvelle, le nombre de wagons serait supérieur, et les revenus de la SCFG croîtraient aussi, puisqu’ils sont notamment dépendants de la distance parcourue.

« On ne sait pas combien de wagons de plus on pourrait aller chercher si le ciment était chargé à Port-Daniel. Il est certain qu’on perd du ciment acheminé sur des distances relativement limitées parce qu’il y a un coût au transbordement d’un camion à un wagon. On perd du volume s’en allant dans les Maritimes, entre autres. On perd aussi des intrants, c’est-à-dire des matières qui entrent dans la recette de ciment à Port-Daniel. C’est un volume de plusieurs centaines de wagons si on additionne les deux facteurs », précise Luc Lévesque, notant qu’on en saura plus en 2022 ou 2023 quand la voie sera ouverte entre Caplan et Port-Daniel.

Évolution du trafic de marchandises de 2014 à 2019

Année

2014

2015

2016

2017

2018

2019

Nombre de wagons

1546

1632

1729

2844

4323

4236

Variation

6 %

6 %

64 %

52 %

-2 %

Note : De 2006 à 2016 inclusivement, la quasi-totalité du trafic était générée par la scierie de Temrex à Nouvelle. Le premier train de pales a circulé le 3 décembre 2016. Les pales ont constitué l’essentiel de la hausse en 2017. Le volume de ciment est significatif depuis 2018. 

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