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20 novembre 2013 23 h 42

Assurance-emploi : Une réforme aux impacts négatifs

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CHANDLER - Les Québécois estiment que la réforme du programme de l’assurance-emploi aura des impacts négatifs sur les chômeurs et leurs collectivités respectives, selon un sondage de la firme Léger. 

Commandée par la Commission d’examen sur l’assurance-emploi, le coups de sonde conduit sur Internet auprès de 1 100 personnes  du 17 septembre au 13 octobre dernier, démontrent que les deux tiers des Québécois sondés (65%) ont entendu parler de la récente réforme du programme fédéral. Ainsi, les Québécois qui habitent dans les régions du Bas-Saint-Laurent, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Gaspésie-Île-de-la-Madeleine et de la Côte-Nord craignent que les changements apportés à l’assurance-emploi aient des impacts négatifs sur eux, leur famille et l’économie de leur région. Concrètement,  30% des répondants affirment connaître personnellement des gens qui ont dû quitter leur région en raison d’un manque d’emploi.

 

Cette proportion augmente significativement dans les régions de la Gaspésie-les-Îles (79%), de la Côte-Nord (48%), du Bas-Saint-Laurent (46%) et du Saguenay-Lac-Saint-Jean (41%). Par ailleurs, 27% des personnes sondées affirment qu’ils envisageraient de quitter leur région en raison des nouvelles règles de l’assurance-emploi. On note aussi que les changements apportés inquiètent davantage les individus qui ont une scolarité de niveau primaire ou secondaire, les personnes âgées de 45 à 54 ans et les travailleurs saisonniers.

 

Par ailleurs, bien que la plupart des Québécois (61%) estiment qu’il soit normal que le programme fédéral soit plus exigeant envers les prestataires fréquents qu’envers ceux qui n’ont jamais ou rarement demandé de prestations, il n’en demeure pas moins, lit-on dans le document, «qu’une grande majorité (77%) est en désaccord avec le fait de forcer l’ensemble des chômeurs à accepter tout type d’emploi qui leur est offert, même si cet emploi se trouve à une heure de déplacement de leur domicile et que le salaire est de 30% inférieur à leur salaire précédent. » En clair, 78% des Québécois considèrent que les chômeurs devraient pouvoir chercher un emploi qui correspond à leur formation et expérience, même si cela prolonge leur recherche d’emploi.

 

Enfin, le sondage démontre que la plupart des Québécois pensent que le programme fédéral doit tenir compte de la nature saisonnière ou intermittente de certains emplois (89% en faveur), sans quoi les secteurs des ressources naturelles et du tourisme seront menacés au Québec (74% en accord).

 

La marge d’erreur du sondage est de plus ou moins 2,95% dans 19 cas sur 20.

 

Commentaire

 

Des résultats qui confirment la réalité constatée sur le terrain par le coordonnateur du Mouvement Action-Chômage de la Gaspésie, Gaétan Cousineau. «Il est reconnu qu’il n’y a pas de travail pour tout le monde en Gaspésie. Il est par ailleurs difficile d’accepter n’importe quel emploi pour quelqu’un qui fait le même métier depuis 30 ans. Par exemple, comment demander à quelqu’un qui a toujours travaillé dans une usine de transformation de poisson de devenir professeur ou encore aller en foresterie?», fait valoir Gaétan Cousineau.

 

Il note par ailleurs que la main d’oeuvre es «très vieillissante dans noter région», ce qui n’a rien pour aider les transition d’emploi d’un secteur à un autre. «En plus, on constate que les travailleurs sont bien ancrés dans leur travail, ils gardent leur emploi de saison en saison». Enfin, M. Cousineau tient à rappeler à quel point Service Canada tente d’épingler les chômeurs «coûte que coûte». «Écoutez, dernièrement j’ai eu à traiter une dizaine de cas (de refus d’accès au programme) et on a gagné neuf de ces cas en révision. Sauf qu’on sait que seulement 5% des gens contestent des décisions. Alors en rendant des décisions (négatives) qui sont souvent sans fondement, Service Canada sort gagnant (par défaut) dans 95% des cas», déplore-t-il.

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