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20 novembre 2019 13 h 53

Captation de carbone : la forêt privée mise à contribution

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Sainte-Anne-des-Monts | Environ 150 000 arbres supplémentaires par année seront plantés en Haute-Gaspésie. Ces nouveaux arbres s'ajouteront à ceux qui sont habituellement mis en terre. Cet ajout se fera principalement en forêt privée grâce à un programme fédéral faisant partie du Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone (FEFEC), qui vise à reboiser des terres agricoles en friche. En Haute-Gaspésie, les superficies de reboisement totaliseront approximativement 500 acres.

Le Groupement forestier Shick Shock de Sainte-Anne-des-Monts est actuellement à l’oeuvre afin de cibler ces terres qui n’ont pas été exploitées pour l’agriculture depuis plusieurs années. « Les opérations visant à préparer les sites ont commencé cette année, précise le directeur général de la coopérative forestière, Michel Marin. Le programme est sur trois ans. Est-ce qu’il va être reconduit par la suite? Je ne le sais pas. Mais à un moment donné, il va y avoir une limite à reboiser des anciennes friches parce qu’on va avoir pas mal fait le tour, après quelques années, de ces friches abandonnées. »

Par ailleurs, la forêt de la Haute-Gaspésie n’a pas échappé à l’épidémie de tordeuse du bourgeon de l’épinette. « Ça fait en sorte que les récoltes de certains secteurs forestiers sont un peu en accélération depuis les dernières années et vont sûrement s’accélérer davantage dans les prochaines années, prévoit M. Marin. Ça fait aussi en sorte qu’on va reboiser plus. »

Selon le directeur général de l’organisme qui compte 300 membres, la Haute-Gaspésie a, au cours des dernières années, connu une nette amélioration au chapitre du reboisement. « Les pépinières ont eu des augmentations de commandes significatives, mais ce n’était pas nécessairement en lien avec un projet spécifique, nuance Michel Marin. Ça faisait partie de la stratégie d’aménagement qui prévoit une plus grande production de jeunes arbres. »

L’un des objectifs visés par le FEFEC est l’amélioration des puits de carbone et la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur forestier, puisque ces arbres absorbent et emmagasinent du CO2 provenant de l’atmosphère. Ce fonds fédéral permet aussi aux acteurs de l’aménagement durable des forêts de participer à l’amélioration de la régénération forestière.

La tordeuse

Dans le cas des forêts infestées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette, il importe, selon M. Marin, de récolter les arbres avant qu’ils ne soient perdus par la maladie. « S’ils sont perdus et qu’ils meurent sur le site, ils se dégradent et réémettent leur carbone dans l’atmosphère, mentionne-t-il. S’ils sont récoltés, ils sont utilisés pour faire des matériaux de construction qui se retrouvent dans des bâtiments. Donc, le carbone demeure séquestré pour une centaine d’années […]. Puis, le nouvel arbre qu’on plante recommence à capter le carbone. Un jeune arbre, au prorata de sa masse foliaire, capte plus de carbone qu’un vieil arbre. »

Un autre outil de captation de CO2 ou de diminution des émissions de GES est l’usage d’énergies renouvelables, au lieu des énergies fossiles. Une bonne façon, selon Michel Marin, réside dans l’utilisation de la biomasse forestière pour le chauffage de bâtiments publics, tels que les hôpitaux, les écoles et les édifices municipaux. « Le chauffage à la biomasse devrait, dans une région comme la Gaspésie, être beaucoup plus présent qu’il l’est actuellement parce qu’on a une économie qui vire beaucoup autour de l’industrie forestière et c’est une énergie renouvelable, bien développée, estime Michel Marin. Ça créerait de nombreux emplois. […] Je pense qu’il y aurait de beaux projets à faire avec ça pour améliorer l’économie et le bilan carbone de la région. »

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