Cimenterie : des travaux seront amorcés cet été
GESGAPEGIAG – Le président de Ciment McInnis, Christian Gagnon, précise que les travaux préliminaires d’érection de la cimenterie de Port-Daniel débuteront avec l’arrivée de l’été, et que les travaux structurels, les plus importants, suivront à l’automne, si la firme détient à ce moment son permis autorisant la construction.
C’est trois mois plus tard que le souhaitait la direction de Ciment McInnis en décembre, concède M. Gagnon. Le délai est attribuable au dépôt tardif de la mise à jour environnementale préparée par la firme pour obtenir l’approbation finale du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs.
«Nous voulions soumettre un document le plus complet possible. Il a pris plus de temps», note M. Gagnon, à propos d’un rapport de 2000 pages déposé le 3 avril.
Ce retard n’empêchera pas Ciment McInnis de choisir d’ici la fin d’avril la firme spécialisée qui fournira les équipements de la cimenterie. «Nous avons réduit la liste à deux fournisseurs», dit-il en parlant de firmes européennes.
Ciment McInnis, par le biais de Cimbec Canada, premier promoteur du projet de 700 millions de dollars, détient depuis 16 ans les permis pour réaliser les travaux préliminaires, comme la préparation de terrain, mais l’émission du permis de construction dépend de l’approbation environnementale finale.
Christian Gagnon précise qu’une soixantaine d’ingénieurs préparent les plans détaillés de la cimenterie, une équipe qui grimpera graduellement à 120 personnes d’ici le parachèvement de cette étape, durant l’été.
M. Gagnon a présenté les grandes lignes du projet jeudi dernier devant la Chambre de commerce de la Baie-des-Chaleurs. Il a décortiqué les besoins de Ciment McInnis en 11 catégories, spécifiant qu’un marché s’ouvrait aux firmes régionales pour l’érection des bâtiments de stockage et de services, de la distribution électrique secondaire, en contrôle de qualité, en coulage de béton et en construction du complexe administratif, par exemple.
La valeur de ces contrats oscillera entre un et 75 millions de dollars. Il a évoqué des besoins en main-d’œuvre de construction s’élevant à 600 personnes. L’usine embauchera près de 150 personnes en exploitation.
Des inquiétudes
Il a reçu un accueil favorable des gens d’affaires et des élus lui ayant parlé, mais l’écologiste Luc Potvin et le président de l’Union des producteurs agricoles de la Gaspésie, Christian Côté, s’inquiètent des émanations venant de la combustion de charbon ou de coke de pétrole pour les fours de l’usine.
Luc Potvin, d’Éco-Vigilance a demandé à M. Gagnon pourquoi, afin de dissiper les doutes, sa firme n’accepte pas de soumettre le projet à l’examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.
M. Gagnon s’est engagé à ce que le projet respecte les prochaines normes, plus strictes, dit-il, qui entreront en vigueur aux États-Unis. Un renvoi au BAPE ferait perdre le potentiel de ventes prévu pour la reprise américaine de 2016. «Ce ciment-là viendra d’ailleurs dans le monde».
Luc Potvin a noté qu’une «norme n’est pas un gage qu’elle sera respectée (…) Si on vous contrôle une fois par mois, sur rendez-vous, on peut penser qu’il y aura des écarts».
Ciment McInnis est contrôlée par le conglomérat d’investissement Beaudier, propriété de Laurent Beaudoin et de sa famille.