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11 janvier 2012 16 h 28

Contrats de la STQ : le maire des Méchins demande des explications

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Après le député Pascal Bérubé, le maire des Méchins revient à la charge concernant l’attribution, sans appel d’offres, d’un contrat de construction de deux traversiers au chantier maritime Davie de Lévis.

«Comme le gouvernement du Québec n’a pas donné suite aux demandes d’explications du député de Matane sur la manière dont la Société des traversiers du Québec attribue les contrats, il est de mon devoir d’exiger une réponse de la part du ministre délégué aux Transports et de dénoncer le système de deux poids, deux mesures», indique Jean-Sébastien Barriault.

L’élu ne décolère pas après avoir appris que la Société des traversiers (STQ) avait accordé au chantier  Davie un contrat dont les coûts excédaient 40 millions $ par rapport à la proposition d’un chantier européen.

Le maire fait part de son indignation par lettre

Dans une lettre adressée au ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan, le maire lui rappelle que la STQ a récemment refusé de s’entendre de gré à gré avec le chantier maritime Verreault, qui est situé dans sa municipalité. Celle-ci a préféré confier le mandat d’entretien du navire Camille-Marcoux à la compagnie Irving de la Nouvelle-Écosse afin de réaliser une économie de 300 000 $.

«Cette somme nous paraît dérisoire, si l’on compare celle-ci aux 40 millions $ de la Davie, un montant 133 fois plus élevé, écrit-il. Tout ceci nous laisse pantois. Nous ne comprenons pas la décision du gouvernement d’appuyer la démarche de la STQ et de faire assumer à l’État québécois cette facture salée. Cette position nous paraît indéfendable.»

Désastre économique

Il rappelle l’importance du Groupe Verreault dans l’économie de la Matanie et de la Haute-Gaspésie. Selon lui, la survie de plusieurs foyers de ces deux MRC dépend du fonctionnement de ce chantier. «Mettre en péril ce chantier, c’est mettre en péril une industrie qui est l’un des fleurons du Québec industriel, mais surtout, c’est tourner le dos à une région qui souffre encore de l’effondrement des stocks de morues et de la crise forestière», peut-on lire.

«En donnant des contrats à gauche et à droite, on se croirait à l’époque de Maurice Duplessis, poursuit-il dans une entrevue accordée à GRAFFICI.CA. Il faut que cesse le règne de l’aléatoire.»

Les régions laissées pour compte

M. Barriault en profite pour faire une sortie en règle sur le sentiment qui l’anime par rapport au traitement réservé par le gouvernement aux régions. «On est considérés comme des citoyens de seconde zone, fulmine-t-il. On est marginalisés. Les régions sont, pour le gouvernement, un «no man’s land». C’est comme si on n’existait pas! J’ai l’impression qu’on est encore dans les années 1930 ou 1940!»

Selon lui, les municipalités rurales laissent passer trop de choses. «On n’a pas grand pouvoir, ni contrôle, mais il nous reste le droit de dénoncer», estime-t-il.

«Notre dignité nous commande de nous interposer face à ce qui nous semble être une injustice, peut-on lire dans sa missive. Nous ne tolérons pas d’être traités de manière aussi cavalière.»

Réponse attendue

Le maire attend une réponse de la part du ministre MacMillan. «Je n’ai pas à être timide, souligne-t-il. Il est un élu et moi aussi. Je suis en droit d’avoir des explications. M. MacMillan doit faire la lumière sur les agissements de cette société d’État.» D’ailleurs, Jean-Sébastien Barriault souhaite l’instauration d’un système régulier d’attribution de contrats à la STQ.

S’il n’obtient pas de réaction de la part de l’État, il espère qu’il aura au moins réussi à déranger un peu.