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27 août 2014 21 h 58

Coupes à Orléans Express : aussi une question de santé publique

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CARLETON-SUR-MER – Pour des questions de santé publique et d’équilibre socio-économique, la Gaspésie doit conserver les services actuels d’Autocars Orléans Express, assurent les meneurs régionaux ayant participé mercredi aux audiences de la Commission des transports du Québec à Carleton-sur-Mer.

Ces audiences font partie d’un ensemble de rencontres publiques menées dans plusieurs villes et ayant pour but d’analyser le plan de compression de services d’Orléans Express.
 
À Carleton, il s’agissait surtout d’examiner les compressions dans la Baie-des-Chaleurs, où le transporteur veut supprimer un aller-retour par jour sur deux, et couper en plus un aller-retour Rimouski-Carleton. La firme veut globalement réduire de 91 à 15 le nombre d’arrêts entre Rimouski et Gaspé, par le nord ou le sud, et ne plus se rendre à l’est de Rimouski dans un an, s’il y a moyen d’assurer une entente avec un transporteur régional.
 
Charles Guérette, du Centre de santé de la Baie-des-Chaleurs a campé la position de son secteur en affirmant que « le transport fait partie des déterminants de la santé et du bien-être de la population », compte tenu aussi de la situation sociale assez précaire d’une partie des citoyens, et de la mobilité réduite de ceux n’ayant pas d’auto dans une région de distances.
 
L’autre porte-parole du Centre de santé, Michel Bond a précisé que 32 000 tests sanguins étaient envoyés annuellement en autobus par son organisme pour être analysés dans des hôpitaux de Rimouski, Québec, Sherbrooke et Montréal.
 
« Le trajet du soir, que vous voulez couper (…) nous permet d’arriver dans les délais prescrits (pour être analysés), soit moins de 24 heures (…) Si nous perdons le service de colis, que prendrons-nous, un avion, un taxi? Ce serait terriblement dispendieux pour le Centre de santé », a noté M. Bond.
 
Le départ d’autocar du matin ne permettait pas de respecter les délais d’analyse, puisqu’il s’agirait alors surtout d’échantillons de la veille. M. Bond a aussi fait remarquer au Graffici.ca que trois autres centres de santé, du Rocher-Percé, de Côte-de-Gaspé et de Haute-Gaspésie, vivaient la même réalité.
 
Il a aussi souligné que la suppression d’un aller-retour par jour allongerait la durée de séjour des patients prenant l’autobus pour bénéficier d’examens à Rimouski ou plus à l’ouest. « Ces patients doivent passer une nuit de plus à Rimouski, parce qu’ils ne peuvent revenir le soir (…) Il y a des coûts de plus, pour le coucher (…) et le temps de travail perdu. Ça a une incidence sur les organisations, également ».
 
Marjolaine Castonguay, présidente de Pesca Environnement, une firme-conseil employant près de 40 personnes à son siège social de Carleton, s’est déclarée « très secouée » par le plan de compression d’Orléans Express.
 
« Vous faites partie du succès de mon entreprise. Vous me rendez agile. Là, vous allez couper mon agilité (…) Le saviez-vous que vous transportiez mes offres de services. J’aimerais ça, être à votre place. Je n’ai jamais eu ça, une salle pleine de monde qui dit qu’on aime ça ce que je fais », a-t-elle précisé.
 
Le député fédéral Philip Toone a eu quelques échanges serrés avec les représentants d’Orléans Express, l’avocat David Blair et le vice-président au développement des affaires, Marc-André Varin. L’assistance a notamment appris, suite aux questions de M. Toone, que le bilan présenté par le transporteur n’incluait pas les revenus tirés du transport de colis.
 
Le commissaire Marc Delage a précisé que son organisme n’avait pas juridiction en la matière. Marc-André Varin a répondu au député fédéral qu’il n’avait les revenus du transport de colis hier.

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