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6 septembre 2017 15 h 26

De la relève en affaires à Murdochville

MURDOCHVILLE, septembre 2017 – À Murdochville, des jeunes ont pris la relève de l’épicerie et de la pharmacie, en plus de dynamiser le tourisme. Ils veulent gagner leur vie, oui, mais aussi desservir une population isolée au cœur de la péninsule et développer les richesses de plus en plus connues du territoire. D’autres commerçants auront besoin de passer le flambeau à court ou à long terme. De nouvelles occasions pour les jeunes?

La pharmacienne

Stéphanie Smith, 34 ans, est propriétaire de la pharmacie depuis février 2016. « J’aime ça, travailler ici. J’ai une belle pratique de proximité qu’on ne trouve pas nécessairement ailleurs. J’ai le luxe d’avoir un peu plus de temps. »

Elle a pris la relève de son père, Gary  Smith. « C’est un risque calculé, je rachète à mesure de mon père, qui est encore actionnaire. » Il y a moyen de faire vivre une pharmacie avec les 660 habitants de Murdochville, assure Mme Smith. De toute façon, « ce n’est pas envisageable qu’on ferme nos portes. On ne peut pas avoir une heure de route à faire [vers Gaspé] pour aller à la pharmacie ».

L’épicier

Michel Pelletier, 43 ans, vient d’investir 250 000 $ pour rénover le marché Ami, avec l’aide de sa chaîne d’alimentation. Il doit se battre contre le déclin démographique et la concurrence des supermarchés de Gaspé. « On a fait un magasin amélioré en espérant contrer ça », dit M. Pelletier.

Aussi propriétaire de six condos pour les travailleurs et les touristes, il vient d’en acheter quatre autres. « Je ne fournissais pas à la demande. Je n’ai jamais fait de publicité nulle part et ça augmente chaque année. » M. Pelletier est revenu à Murdochville en 2001, pour prêter main-forte à ses parents épiciers, à qui il a succédé en 2003.

Les dynamos du tourisme

Le Chic-Chac devient une entreprise quatre saisons avec l’achat du Centre de plein air du lac York, son camping de 100 emplacements et ses cinq chalets. Les propriétaires du Chic-Chac, Eloïse Bourdon, 36 ans, et Guillaume Molaison, 35 ans, offraient déjà des forfaits de ski hors-piste et de rafting à leurs clients. L’entreprise a aussi acquis le centre de ski Mont-Miller l’automne dernier; ses revenus ont atteint 300 000 $ cet hiver, soit le triple d’une année normale. La combinaison de ces activités est la clé pour « donner de bonnes conditions d’emploi et maintenir mes gestionnaires », dit M. Molaison. Le Chic-Chac embauche 35 personnes dont cinq l’été. Les propriétaires veulent développer les sentiers de vélo de montagne et les tracés de ski hors-piste au lac York.

Renouveau côté pompes

Jacques Gauthier, 55 ans, est trop jeune pour penser à la relève. Mais il vient de donner un coup de jeune à sa station-service. Son investissement privé de plus de 200 000 $ a permis de changer les pompes et les réservoirs. De quoi garantir l’approvisionnement en essence à Murdochville pour les 25 prochaines années.

À la recherche de relève

Réal St-Gelais, 75 ans, exploite le seul garage de Murdochville. « Ça en prend un absolument. Si quelqu’un fait un flat, il ne peut pas aller sur le flat jusqu’à Gaspé! ». M. St-Gelais, originaire de Danville en Estrie, est venu travailler à Murdochville en 2005, pendant la construction du parc éolien du mont Copper, en 2005. Il n’est jamais reparti – « j’aimais ça, ici » — et il racheté le garage pour pouvoir rester. Il songe maintenant à vendre le commerce à l’un de ses employés.

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