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7 novembre 2013 16 h 31

Des milliers de jeunes fuguent chaque année

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PERCÉ - La disparition d'une personne d’âge mineur demeure un fléau social et Enfant-Retour Québec profite du mois de novembre pour sensibiliser la population sur ce phénomène.

L’an dernier, 5545 enfants ont été portés disparus au Québec. De ce nombre, 3570 étaient des fugueurs. Selon l’organisme, les raisons pour lesquelles les jeunes fuguent sont complexes, mais elles sont généralement liées au fait qu’ils désirent avoir un meilleur contrôle sur leur vie. Bien que la plupart des jeunes retournent à la maison après quelques jours, certains d’entre eux demeurent dans la rue, dans des refuges ou dans un environnement qui ne leur est pas familier pour une plus longue période.

« La disparition d’un enfant est le pire cauchemar que puisse vivre un parent », note Pina Arcamone,  directrice générale d’Enfant-Retour Québec. « La fugue peut-être une expérience difficile autant pour l’enfant que pour sa famille. Dès qu’il quitte la maison, l’enfant devient vulnérable et peut être entraîné dans des activités criminelles tels le vol, la prostitution ou la vente et la consommation de drogue. Face à cette réalité, de nombreuses familles de sentent coupables, déprimées ou paralysées par la peur et peuvent hésiter à demander de l’aide. »

Et selon elle, il est faux de croire qu’il faille attendre 24 heures avant de signaler toute disparition. « Si votre enfant n’est pas allé à l’école ou qu’il n’est pas de retour d’une activité, par exemple, faites quelques vérifications auprès des proches et des amis et si personne ne l’a aperçu, signalez immédiatement la situation à votre corps de police. Apportez avec vous une photo de l’enfant », fait valoir Mme Arcamone.

Des statistiques qui parlent

Depuis janvier 2010, l’équipe d’Enfant-Retour Québec a ouvert 207 nouveaux dossiers de fugue impliquant 184 adolescents,  dont 46 étaient âgés de 17 ans, 39 âgés de 15 ans, 34 âgés de 14 ans, 17 âgés de 13 ans et un de 12 ans, De ce nombre, 95% ont été retrouvés sains et saufs, 79% étaient des filles et 69% ont fugué alors qu’ils étaient sous l’autorité de la DPJ, d’un centre jeunesse ou d’une famille d’accueil. On notera aussi que 5% on été en fugue plus de 200 jours. Les jeunes fugueuses sont particulièrement susceptibles de devenir victimes d’exploitation sexuelle. Selon les données, 17% des fugueuses ont été victimes d’exploitation sexuelle.

En Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, on dénombre de janvier à octobre dernier 17 dossiers de disparition depuis des familles d’accueil contre 11 en 2012 et 48 cas en Centre d’accueil par rapport à 49 en 2012. Le porte-parole de la Sûreté du Québec, Claude Doiron, note que tout le monde souffre lors de tels événements. « Une disparition engendre beaucoup de souffrance aux parents, mais il faut aussi comprendre qu’un enfant qui a fugué est un enfant qui souffre également. »