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8 février 2023 17 h 15

Des mots, des notes et des images ; partie 3/3

Le nouvel « album folk rock americana d’inspiration sixties »

De Félix Soude

GASPÉ | L’artiste gaspésien Félix Houde, mieux connu sous le nom de Félix Soude, présente sans doute avec son quatrième album Obéissance programmée son opus le plus fluide et le
plus authentique, croit-il. Enregistré de façon rétro avec des bandes analogiques, l’album propose 12 chansons énergiques coup de poing, à l’image de celles de Plume Latraverse, mais à saveur gaspésienne, avec un esthétisme sonore ressemblant beaucoup à celui des vinyles des années 60 et 70.

« On a enregistré l’entièreté de l’album en studio, mais en live [en direct] à la place de capturer le son des
instruments un à la fois, ce qui y amène un côté bien vivant », raconte Félix Soude. Le musicien voulait apporter à l’album la même énergie qu’il dégage lorsqu’il se produit sur scène.

« En spectacle, je me sens comme si j’étais sur un ring de boxe, je me défoule et ça me fait du bien de créer ce contraste avec qui je suis en dehors de la musique », explique celui qui travaille au sein du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec en tant que conseiller à Gaspé.

Pour la première fois de sa carrière, l’auteur-compositeur-interprète a collaboré avec un producteur qui l’aiguillait dans la direction artistique de l’album. « J’ai toujours écrit des chansons qui fusionnent le punk et le folk avec des touches de rockabilly, de country et de blues, mais cette fois-ci grâce à Mike Trask [le producteur de l’album], j’ai réussi à créer sur Obéissance programmée un fil conducteur au travers de cet amalgame de styles musicaux », illustre le chansonnier de 46 ans.

De plus, l’influence acadienne se fait aussi sentir sur ce dernier opus puisqu’il a été enregistré à Memramcook, une municipalité néo-brunswickoise, située en périphérie de Moncton, avec des musiciens des Maritimes uniquement. En effet, Félix Soude a souvent accompagné des artistes faisant partie de la vive ébullition musicale acadienne tels que Lisa Leblanc et les Hay Babies notamment.

Un lancement d’album sous forme d’exposé oral

En décembre, Félix Soude a déjoué les attentes du public présent en grand nombre lors de son lancement au Paquebot Café. Il a proposé un spectacle dans une formule de questions-réponses avec les spectateurs pour raconter son parcours artistique et le processus créatif derrière certaines de ses chansons à l’aide d’une
présentation PowerPoint et ce, sans interpréter une seule des chansons de son nouvel opus.

« J’ai expliqué la genèse d’Obéissance programmée avec quelques anecdotes de production tout en mentionnant mes influences principales et en présentant les musiciens avec lesquels j’ai enregistré le disque », mentionne celui qui définit son lancement comme étant une conférence animée plutôt qu’un
véritable spectacle. « Je leur ai fait écouter [au public] quelques extraits de l’album parce que si j’avais joué les chansons seul sans les autres musiciens présents lors de l’enregistrement, je n’aurais pas rendu justice au disque », ajoute-t-il en précisant que ses musiciens se trouvaient alors au Nouveau-Brunswick.

Des chansons de plus en plus optimistes

« Dans l’écriture, j’adore plonger dans des sujets plus sombres pour tomber dans la critique sociale, mais avec un petit côté déjanté et humoristique pour mieux faire avaler la pilule », mentionne Félix Soude voulant ainsi honorer deux de ses plus grandes influences en écriture, soit Plume Latraverse et le chansonnier français Renaud.

À ses yeux, la chanson Vivre en Gaspésie parue en 2011 sur son deuxième album, Félix Soude, demeure un bel exemple de cette approche dans l’écriture. « La chanson commence de façon ironique par un accident de “char” avec un orignal sur le chemin de la mine de Murdochville pour finalement terminer de façon plus trash avec le suicide », évoque-t-il. En effet, le répertoire du chansonnier se distingue avec des sujets parfois lourds ou très personnels tels que la dépendance et les peines d’amour, souligne l’artiste.

Néanmoins, une chose est certaine : ce côté incisif et pessimiste se retrouve de moins en moins dans ses chansons, révèle Félix Soude.

« Quand j’écrivais ces morceaux-là, c’était une période assez marquante. La région gaspésienne allait plutôt mal puis plusieurs personnes dans mon entourage sont décédées à ce moment », confie l’artiste qui avoue ne presque plus produire ces chansons sur scène, voulant ainsi clore ce chapitre définitivement. « Ce n’est vraiment pas mon intention de voir les gens quitter mon spectacle en pleurant », lance-t-il.

Natif de Gaspé, Félix Houde s’est fait connaître en 2007 en remportant les honneurs au Festival en chanson de Petite-Vallée, soit les prix du jury et du public. Il a ensuite profité de cette vague de popularité pour lancer quelques mois plus tard son premier album Y’a rien qu’m’dérange. C’est aussi à ce moment que Félix Houde s’est doté du pseudonyme, Félix Soude, pour se distinguer de son emploi « sérieux », dit-il, au sein du gouvernement du Québec.

Il a participé l’été dernier aux festivités entourant le 350e anniversaire du village de Barachois dans le secteur de Percé, devenu célèbre pour avoir été le premier établissement français permanent en Gaspésie. Sinon, aucun spectacle ne figure à son horaire pour le moment, quoiqu’un « show [spectacle] surprise est si vite arrivé, peut-être en Nouvelle-Orléans », indique-t-il avec joie, avec son nouveau groupe Le Caraquet Express formé de quelques musiciens qui ont participé à l’enregistrement d’Obéissance programmée.

Par ailleurs, son dernier album se retrouve entre autres sur Spotify, Bandcamp et Apple Music.


Le quatrième album de Félix Soude souligne le retour de l’artiste en Gaspésie, sa terre natale, après 20 ans passés à Montréal. Il se dit bien heureux de revenir à Gaspé pour chanter sa région et découvrir les musiciens locaux. Photo : Roger St-Laurent

Des mots, des notes et des images ; partie 1/3
Des mots, des notes et des images ; partie 2/3