Exploration Old Harry : encore trop de chemin à parcourir, dit la CRÉGÎM
GASPÉ – Il reste encore trop de chemin à parcourir tant au niveau scientifique, politique et légal avant de songer à tenir des activités d'exploration des hydrocarbures à Old Harry, estime la Conférence régionale des élus Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (CRÉGÎM).
La CRÉGÎM joint ainsi sa voix aux groupes comme la Coalition Saint-Laurent et aux Premières nations qui affirment que les conditions ne sont pas en place à l’heure actuelle pour permettre les activités d’exploration des hydrocarbures dans l’ensemble du golfe du St-Laurent.
« Cette exploration ne devrait pas se faire à n’importe quel prix. C’est vraiment important de bien encadrer ce développement et ce qu’on constate, c’est que l’encadrement ne serait pas suffisant », indique le président de la CRÉGÎM, Daniel Côté.
La CRÉGÎM avait fait connaître son point de vue en 2012 devant l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador sur les hydrocarbures extracôtiers, demandant notamment une commission d’examen fédérale, en vertu d’une vision et d’une gestion intégrée de l’ensemble des ressources du golfe Saint-Laurent. « On a été écouté, mais il n’y a pas beaucoup de nos conclusions qui ont été retenues. C’est pourquoi on profite de la sortie de la Coalition Saint-Laurent et des communautés micmaques afin de réitérer notre position », explique M. Côté.
Il rappelle aussi qu’un rapport du Commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada souligne que les capacités d’intervention en cas de déversement en mer sont insuffisantes et inadaptées et que la responsabilité des industries est encore trop limitée.
« On n’a aucune garantie légale au niveau du Québec, ni environnementale, ni économique par rapport à la création d’emplois. On ne sait pas encore s’il y a un potentiel ».
Le gisement d’hydrocarbures Old Harry est situé en plein coeur du golfe du Saint-Laurent, à 80 kilomètres des Îles-de-la-Madeleine, à la frontière maritime entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador.