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15 juillet 2014 9 h 17

J’ai perdu mon mari : rencontre avec les artisans de la pièce

CARLETON-SUR-MER — J’ai perdu mon mari prend l’affiche ce soir au Quai des Arts de Carleton-sur-Mer. GRAFFICI.CA a rencontré les artisans de la pièce pour connaître leur point de vue sur cette 33e saison des Productions à tour de rôle.

La pièce raconte l’histoire d’Évelyne qui, parce qu’elle est vraiment sûre de gagner, gage son mari à Mélissa, la barmaid du Bar Capri qui est aussi, selon certains, la plus belle fille du monde. C’est comme ça qu’Évelyne, fille de party, rebelle et sympathique, perd son mari. Elle va tout de même continuer seule leur thérapie de couple et tenter de sauver William, le fils de son mari, d’une apathie spectaculaire, et ainsi prouver qu’elle est, malgré ce qu’en pense son mari et la psy, une jeune femme responsable. Ce qui, évidemment, est loin d’être gagné.

« J’avais envie de parler de liberté. De comment on réfléchit à la liberté. La fine ligne entre avoir du fun délinquant et avoir du fun parce qu’on est libre. Il y avait quelque chose là-dedans qui m’intéressait. On parle souvent de liberté un peu partout dans la pub dans les médias, mais comment ça s’incarne? Est-ce qu’être libre c’est être délinquant? C’est ces questions-là qui m’intéressaient avec la pièce », résume l’auteure Catherine Léger qui écrit pour le théâtre, la télévision et le cinéma. À la télévision, elle a été scénariste pour les séries La job (Radio-Canada, 2007) et Toc toc toc (Radio-Canada, 2009). Lauréate, en 2006, du Fonds Gratien-Gélinas, elle est également la co-scénariste du film La petite reine, inspiré de la vie de l’ancienne cycliste Genevière Jeanson.

Pour le directeur artistique Danny Michaud, J’ai perdu mon mari se démarque en ce qu’elle est parole de femme. « On a eu dans le passé des auteures féminines, mais qui parlaient des hommes. Cette fois, c’est une réflexion d’une femme de 40 ans qui vit une situation compromettante. Qui gage son mari un soir de bross et qui le perd. Et ça amène toute une réflexion sociologique sur la perception qu’on a des femmes, de l’amour, de l’ambition, de la carrière, du désir de qu’est-ce qu’on veut devenir et qu’est-ce qu’on est. Cette façon là de réfléchir sur la femme c’est une façon que je n’ai jamais vu ni entendu nulle part. »

M. Michaud croit aussi que la pièce saura attirer tous les publics. « C’est tu drôle pis avec qui? C’est la question que se font poser les hôteliers et restaurateurs pour savoir si ça vaut la peine d’aller voir la pièce. Ben cette année, on peut répondre oui c’est drôle et on a du monde connu et même une fille de la place! »

Les comédiens et leurs personnages

La fille de la place, native de Carleton, c’est Myriam Sophie Deslauriers. Elle incarne Mélissa, « la plus belle fille du monde ». La comédienne dit être particulièrement touchée par la fragilité de son personnage. « Mélissa a 20 ans. Elle a toujours eu ce qu’elle voulait dans la vie, elle l’a eu un peu facile et ce que je trouve touchant c’est que c’est comme la première fois qu’elle fait face à un vrai problème. C’est avec toute la naïveté du monde qu’elle réagit, mais qu’elle ne sait pas comment réagir pis ça, c’est beau parce que tu vois toute la fragilité du personnage. Et comment ça fini c’est beau aussi parce que c’est une note d’espoir », confie la jeune comédienne fraichement sortie du programme d’interprétation de Saint-Hyacinthe.

La fille « connue », c’est Isabelle Brouillette qu’on a vu évoluer brillamment dans Destinées, 450 Chemin du golf, Les Boys, Les Bougon et Catherine. Au cinéma, elle fait partie entre autres de la distribution de Dédé à travers les brumes. Ayant fait partie de l’équipage de Trois requins dans l’eau chaude, la production 2010 des Productions À tour de rôle, Isabelle Brouillette se joint à nouveau à la brillante équipe. Elle dit trouver son personnage touchant et sincère. « Sous ses allures de fille rock, de mauvaise foi, de fille sur le party qui parle fort, qui parle beaucoup, elle a un petit cœur très tendre à l’intérieur et il y a des moments dans la pièce où on y a accès. C’est une amoureuse. C’est une fille très sincère », assure l’interprète d’Évelyne, celle qui gage son mari.

Le dernier membre du trio de comédiens est Frédéric Lemay, un jeune d’expérience qu’on a pu voir aussi au petit écran dans Trauma, 30 vies, O’ et, au grand écran, dans Louis Cyr. Le public jeunesse l’a apprécié aussi dans Tactik et Randam. Il incarne William, le fils de Pierre Beaulieu [le mari gagé qu’on ne voit jamais, mais dont on parle beaucoup dans la pièce]. « Il a 20 ans et est très touchant par sa simplicité et sa naïveté et ce qui est beau dans ce personnage là, c’est qu’il a vraiment foi en l’amour. Il n’a pas de malice, il est très franc, malgré qu’il soit un peu perdu dans la vie, il est sincère », dit le comédien de son personnage.

La mise en scène

Metteur en scène de la pièce, Philippe Lambert est l’adjoint de Denis Bernard à la direction artistique au théâtre La licorne depuis 2007. Pour cette compagnie, il a signé plusieurs mises en scène. Heureux de faire partie de l’équipe estivale à Carleton-sur-Mer, il a voulu, par sa mise en scène, donner un dynamisme à la pièce notamment par la musique et l’éclairage. « Ça va dans le sens du texte, dans le plaisir de raconter cette histoire-là […] Par exemple on a trouvé  cet angle là de karaoké, de rock and roll un peu. C’est dans cet angle-là qu’on est allé, qui est beaucoup associé aussi à la liberté. Tout est dans le plaisir! », souligne M. Lambert.

« La pièce se passe dans deux lieux principaux, le bar et le salon d’Évelyne. Le bar a un petit côté kitch. Il y a beaucoup de scènes, beaucoup de transitions et donc de mouvements à créer. Les éclairages et la musique donnent du swing à la pièce », conclut le metteur en scène.

J’ai perdu mon mari sera présenté du 15 juillet au 16 août au Quai des arts de Carleton-sur-Mer. La pièce sera jouée du mardi au vendredi à 20 h 30, et le samedi à 16 h.

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