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15 juin 2012 13 h 20

L’École de cirque en péril

L’École de cirque de la Gaspésie a mis à pied 16 de ses 17 employés le 20 mai faute d’argent pour les payer, annule son camp de jour estival et traîne une dette de 250 000 $.

Le directeur Jonathan Laflamme accuse les partenaires financiers de ne pas avoir tenu les promesses faites lors de la relance de l’école en 2008. «Chaque année, on court après l’argent au lieu de se développer. On nous dit : on est en mode solution, mais la solution n’arrive pas.»

L’École aurait besoin d’un fonds de roulement de 250 000 $ pour repartir du bon pied cet automne, affirme M. Laflamme, en se basant sur un diagnostic de gestion commandé l’automne dernier à une firme comptable. La dette pourrait être remboursée à long terme, ajoute-t-il.

La Conférence régionale des élus Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine devrait «prendre le lead», croit M. Laflamme. L’École demande 225 000 $ sur trois ans à l’organisme. Les ministères québécois  des Affaires municipales et de la Culture sont aussi sollicités.

7 000 jeunes

L’École de cirque, basée à Gaspé, dessert 7 000 jeunes, surtout dans les MRC Côte-de-Gaspé, Haute-Gaspésie et Rocher-Percé, ainsi que dans les écoles françaises de la Saskatchewan. Elle le fait via des cours payés par les parents, des activités dans les écoles et de l’animation dans certains événements.
Espoir «élevé»

M. Laflamme entretient un niveau d’espoir «élevé» que l’école puisse redémarrer normalement cet automne. Il s’attend à ce que la population la soutienne. «Ce serait insensé que ce projet arrête, dit-il, quand on regarde toutes les réalisations des dernières années et le nombre de jeunes qu’on fait bouger.»
Cette année, l’école a obtenu 66 000 $ en subventions au fonctionnement. Lors de son redémarrage, elle en avait reçu un peu plus de 500 000 $, affirme M. Laflamme.

Les revenus autonomes de l’école s’élèvent à 250 000 $ pour l’année 2011-2012. Le directeur Laflamme croit que l’École peut devenir autonome financièrement si on lui donne le coup de pouce souhaité. Il souhaite notamment développer les services dans la Baie-des-Chaleurs.

La parole aux employés et aux parents

La dette de l’École inclut plusieurs semaines de paie des employés, qui ont vu leur paie retardée à plusieurs reprises au fil des ans, et plus souvent cette dernière année.

Christian Ferland, un instructeur, garde tout de même le moral. Artiste de cirque depuis 20 ans, il a déménagé à Gaspé avec sa famille il y a quatre ans pour travailler à l’École de cirque. «L’École a un potentiel extraordinaire, on n’est pas loin de réussir et je suis sûr que c’est possible. Mais c’est comme si on était sans cesse en train de mettre les freins, puis de peser sur le gaz. (…) Et le taux d’incertitude et d’insatisfaction, c’est sûr que ça a un impact sur l’équipe.»

Lucie Fauteux, mère d’un adolescent de 14 ans qui participe au programme cirque-études, tient à ce que l’École poursuive ses activités. «À mon fils, ça apporte de la fierté, de la confiance, de belles valeurs et un sentiment d’appartenance à un âge où c’est important. Ça prend des structures pour retenir nos jeunes en région, et celle de cirque remplit bien ce rôle.»

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