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10 avril 2012 15 h 19

Les bébés peuvent maintenant naître en Haute-Gaspésie

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Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, a officiellement annoncé mardi le rétablissement du service d’obstétrique du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Haute-Gaspésie, fermé depuis plus de quatre ans.

Depuis une semaine, les bébés peuvent à nouveau venir au monde à Sainte-Anne-des-Monts. C’est devant une salle de conférence pleine à craquer que le ministre, qui était accompagné du député de Gaspé, Georges Mamelonet, a largement souligné la contribution du Dr Émilie Gagnon, un jeune médecin originaire de l’endroit, qui a accepté de prendre en charge le service. «C’est grâce à des gens comme vous, qui croyez en votre région, qu’on peut développer», lui a lancé Georges Mamelonet.

En plus du Dr Gagnon, six infirmières et certains professionnels ont suivi une formation en obstétrique du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ), sous la supervision du Dr Céline Leclerc. D’ailleurs, le CHUQ viendra en soutien à l’équipe de Sainte-Anne-des-Monts, qui demeure aux prises avec un manque criant de personnel. Le département d’obstétrique ne peut compter que sur les services d’un seul médecin et d’une seule chirurgienne.

Quoiqu’il en soit, le ministre de la Santé s’est fait rassurant. «Le service d’obstétrique de l’hôpital de Sainte-Anne-des-Monts est sécuritaire.» La directrice générale de l’établissement, Hélène Laprise, a abondé dans le même sens. «Je peux vous assurer de la qualité et de la sécurité de notre service d’obstétrique.»

Selon elle, la remise sur pied du service d’obstétrique a coûté près de 150 000 $. Tout le matériel nécessaire était déjà en place. «Il n’y a pas de chiffres associés à ça», a exprimé, en boutade, le Dr Bolduc.

Afin d’attirer de nouveaux médecins à venir pratiquer au CSSS de la Haute-Gaspésie, la construction d’une aile adjacente à l’hôpital, qui abritera une dizaine de bureaux, est actuellement en cours.

Volonté de la population

À chaque année depuis 2008, de 65 à 85 femmes enceintes de la Haute-Gaspésie devaient se rendre accoucher à Gaspé ou principalement à Matane. Une levée de boucliers s’était organisée pour revendiquer le retour de ce service que plusieurs considéraient comme essentiel.

«Vous savez qu’au début, j’étais réticent, rappelle le Dr Bolduc. J’avais dit que ce serait compliqué, qu’il fallait que ça se fasse dans un contexte sécuritaire. C’est grâce à la mobilisation populaire que je peux, aujourd’hui, annoncer officiellement le retour du service d’obstétrique et je suis bien content d’y avoir contribué.»

«Plusieurs ont douté de la reprise du service d’obstétrique, ajoute, de son côté, le directeur régional des affaires médicales de santé physique de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Dr Claude Mercier. Maintenant, on a le plaisir d’annoncer son retour. Ce sera un apport important pour la population.»

Même son de cloche du côté du préfet de la Haute-Gaspésie, Allen Cormier, qui a tenu à exprimer sa fierté. «C’était le thème majeur de ma campagne électorale en 2009, a-t-il rappelé. Je veux aussi souligner le travail extraordinaire de Nathalie Normandeau et de Germain Chevarie dans ce dossier. Mais ça a été le combat de toute une communauté. Ça n’a pas été facile. Je suis allé rencontrer le ministre Bolduc six fois.»

Le préfet, qui avait toujours promis de faire une fête entourant la naissance du premier bébé à naître en Haute-Gaspésie depuis la fermeture du service d’obstétrique, songe à dégager un petit budget de la MRC et à approcher quelques commerçants afin de célébrer cet événement en grand.