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17 décembre 2012 18 h 23

Murdochville : la fermeture fait partie des scénarios de Québec

Le ministre Gaétan Lelièvre est ouvert à «tous les scénarios» pour Murdochville, y compris celui de déménager les résidants et de fermer la ville.

«Le statu quo n’est plus envisageable. […] Je ne pourrai jamais cautionner un gouvernement qui laisse mourir à petit feu une communauté», a affirmé le député de Gaspé et ministre responsable de la région en conférence de presse lundi à Gaspé.

Le ministre constate «un recul des conditions de vie du milieu». La quincaillerie est fermée malgré l’aide qui lui a été apportée, note-t-il. Le propriétaire de la station-service lui a confié que ses réservoirs étaient «à maturité» et qu’il y penserait à deux fois avant de réinvestir, rapporte M. Lelièvre. Et des rumeurs circulent sur une éventuelle diminution des heures d’ouverture de l’urgence du CLSC, qui fonctionne actuellement 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Étude sur les coûts

La municipalité de Murdochville a commandé une étude à la firme BPR sur le coût de mise à niveau de ses infrastructures comme l’aqueduc, les égouts, l’aréna et le centre de ski. La première ministre Pauline Marois viendra en personne à Murdochville une fois l’étude déposée, promet M. Lelièvre.

La décision repose toutefois sur les épaules des résidants, souligne le ministre. «On va rencontrer les gens de Murdochville pour voir comment ils voient leur avenir. J’entends toutes les visions. Certains veulent l’amélioration des services, d’autres disent « oui, mais », d’autres aimeraient être relocalisés sur une base volontaire.»

Fruit mûr?

Lors d’un référendum en 2002, près des deux tiers des résidants s’étaient prononcés en faveur de la fermeture de leur ville. Le gouvernement du Parti québécois avait décidé de garder la ville ouverte, a rappelé GRAFFICI.CA au ministre. «En 2002, je ne crois pas que le fruit était mûr, répond-il. Il fallait laisser la chance au coureur. Fermer une ville mono-industrielle en quelques mois, ç’aurait un drôle de message à envoyer.»

Selon M. Lelièvre, «les 10 ans qu’on s’est donnés nous ont permis de poser un meilleur diagnostic.» La population de Murdochville a vieilli et pourrait voir les choses autrement, ajoute-t-il.

«Si la communauté s’entend [pour fermer la ville], c’est clair que des indemnités devraient être versées», a aussi déclaré M. Lelièvre.

La fermeture de la fonderie de cuivre a fait perdre 300 emplois à Murdochville en 2002. Depuis, la population est passée de 1400 à 760 résidants.