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6 novembre 2014 13 h 55

Pacte fiscal : 13 M$ en moins pour les Gaspésiens

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GASPÉ – Le nouveau pacte fiscal Québec-Municipalités fera mal aux municipalités alors que Québec confirme une compression de 300 M$ pour l’année 2015. La Conférence régionale des élus est abolie tout comme le développement économique via les CLD. Pour la région, cela se traduirait par une perte sèche d’au moins 13 M$.

Ce pacte compte une quinzaine de mesures. Outre le développement économique, refilé aux villes ou aux MRC, le tiers de la compression viendra notamment par la réduction du remboursement de la taxe de vente et aussi d’une diminution des paiements de taxes municipales — en-lieu de taxes — pour les édifices gouvernementaux.

« C’est malheureux ce qui arrive en terme de cohésion régionale, en terme de budget d’investissement régional et pour les jeunes professionnels qui travaillent chez nous », indique le président de  la Conférence régionale des élus Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et maire de Gaspé, Daniel Côté.

Il souligne que ce seront « de jeunes professionnels » qui perdront ainsi leur emploi. « À Québec ou Montréal, c’est facile de se replacer, mais en Gaspésie, il n’y a pas de place. C’est le retour de l’exode des jeunes et personne à Québec ne s’ouvre les yeux. J’ai l’impression qu’ils s’en foutent », lance M. Côté.

« Franchement, il y avait d’autres places à couper que là », ajoute M. Côté, faisant référence à la machine gouvernementale dans les grands centres.

Dans un exercice sommaire, M. Côté soutient que la CRÉ gérait quelque 11 M$ pour le développement régional, en incluant les ententes spécifiques. En ajoutant les montants dédiés aux CLD, la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine pouvait compter sur une somme de quelque 15 M$.

« On est à 5,5 M$ de coupures directes dans les fonds d’investissement régionaux et on ne compte pas les effets collatéraux des autres coupures dans la santé, en éducation et en garderies. L’impact est réel », soutient M. Côté. Avec ce nouveau pacte, c’est moins de 10 M$ qui pourront être consacrés au développement régional.

« Mais si j’ai bien lu et bien compris, au fur et à mesure que les ententes spécifiques viennent à échéance, tout ça va disparaître graduellement et l’impact sera encore plus gros. Il y a 8 M$ d’ententes spécifiques présentement et ce 8 M$ va “sauter” graduellement. Ce n’est pas de bon augure », dit-il.

Il estime qu’en bout de piste, ce sont quelque 100 emplois qui sont à l’enjeu.
« Ça prend du monde pour gérer ces sous-là, pour structurer tout ça et s’assurer qu’on a une vision commune », lance M. Côté.

Au final, si toutes les compressions se concrétisaient, il resterait qu’environ 2,5 M$ pour le développement économique régional.
Les élus travaillent à créer une structure « légère » afin de maintenir une concertation. Toutefois, les détails restent à définir.

Réactions des députés péquistes

Le député de Gaspé, le péquiste Gaétan Lelièvre, parle d’une « mauvaise nouvelle » pour la région.

« On perd de 12 à 15 M$ qui étaient gérés par les organismes du milieu, par les gens qui connaissaient la région. C’est une perte importante. La Gaspésie a besoin de ces argents-là », dit M. Lelièvre.

Pour sa part, le député péquiste de Bonaventure, Sylvain Roy, déplore la signature de ce pacte fiscal. « . Les citoyens sont perdants, les régions sont perdantes, et la plupart des municipalités le sont aussi », déclare Sylvain Roy par communiqué.

Il calcule qu’une vingtaine de personnes œuvraient dans les CLD de la circonscription de Bonaventure.

Impact à Gaspé

Pour la Ville de Gaspé, l’effet combiné du pacte fiscal et de la facture supplémentaire pour la Sûreté du Québec est de 800 000 $ sur un budget de 22 M$. Cette coupe s’ajoute à la facture de 700 000 $ reçue pour l’année financière 2014, sans compter la hausse du coût de la vie.

« Il faut se revirer de bord et trouver 1 M$. Il n’y a pas de miracle. On va essayer de contenir la hausse de taxe imposée par le gouvernement. Mais d’un autre côté, on aura un travail à faire pour couper les services essentiels à la population », dit le maire de Gaspé, Daniel Côté.

Il estime que la coupure gouvernementale aura un impact de 10 à 11 % sur le compte de taxe, si aucune mesure n’est prise. « C’est impensable, mais c’est ce qu’on devrait faire si on écoutait le gouvernement », lance M. Côté.

Il ajoute que les organismes bénéficiant des sommes de la Ville pourraient écoper.

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