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11 avril 2013 15 h 34

Réforme de l’aide sociale : la Santé publique s’y oppose

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MONTRÉAL - Les directeurs de santé publique du Québec, dont celle de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, unissent leurs voix pour demander au ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale de renoncer à appliquer les modifications à l'aide sociale proposées en février dernier.

Jointe par téléphone à Montréal au sortir de la conférence de presse, la directrice par intérim de la Santé publique de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, la Dre Ariane Courville, rappelle à quel point les mesures imposées par Québec peuvent nuire à la santé de la population. «Cette question nous concerne aussi en Gaspésie. On est très préoccupé par les effets sous diverses formes sur la santé de notre population. On demande donc dans un premier temps au ministère de renoncer à mettre en application sa réforme. Et dans un deuxième temps, de produire des études d’impacts des mesures sur la santé des gens», ajoute-t-elle.

Le mémoire déposé par cette coalition de directeurs de santé publique, qui comprend également celle de Montréal, de la Mauricie et du Centre-du-Québec indique que plus de 25 000 ménages québécois sont visés par la réforme.  D’autant que les prestations d’aide sociale ne couvrent en général qu’environ 50 % des besoins de base d’une personne vivant seule et apte au travail et environ 76 % des besoins de base d’une jeune famille. Le nouveau règlement du gouvernement prévoit abolir le versement de l’allocation pour contrainte temporaire à l’emploi de 129 $ par mois aux couples ayant un enfant de moins de cinq ans et aux personnes de 55 à 57 ans considérées aptes au travail. De plus, le versement des prestations spéciales pour couvrir les frais d’hébergement des personnes en démarche de désintoxication serait limité à une durée de 90 jours annuellement.

Des mesures d’aide à l’emploi à expliciter

Dans leur mémoire intitulé Modifications à l’aide sociale: Éviter l’irréparable en évaluant d’abord les impacts sur la santé, les directeurs demandent également que soient explicitées les mesures favorisant le retour à l’emploi proposées dans le projet de règlement, notamment la durée des prestations d’allocations, les critères d’admissibilité et les modalités d’accompagnement individuel. Les directeurs précisent que l’insertion au marché du travail pour certaines personnes peut s’avérer difficile en raison de conditions particulières observées chez plusieurs prestataires considérés aptes à l’emploi. «Le faible niveau de scolarité, l’absence prolongée du marché du travail, les difficultés d’intégration pour les immigrants et les réalités du marché de l’emploi dans certaines régions du Québec constituent des obstacles importants au retour au travail de plusieurs personnes. À ces obstacles s’ajoutent les préjugés dont sont victimes les personnes assistées sociales et qui peuvent les empêcher de trouver un emploi», a tenu également à souligner la Dre Courville.

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