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15 août 2017 9 h 56

TOUS DE RETOUR AU BERCAIL

CHANDLER, août 2017 – La Gaspésie veut retenir davantage ses jeunes, après trop de générations touchées par l’exode et les familles éparpillées. La région réussit au-delà des espérances quand des fratries complètes reviennent s’installer dans la région. GRAFFICI vous présente quatre familles où tous les frères et sœurs sont de retour. Aujourd’hui, les Poirier et les Leblanc de Chandler.

Gabriel Poirier est revenu vivre en Gaspésie au début de juin, après huit ans à Rivière-du-Loup, Rimouski et Québec. Il a ainsi permis à ses parents, Guy et Lise, de réunir les trois enfants de la famille dans le même secteur.

Chez les Poirier, le « même secteur », c’est l’extrémité nord de la rue McKinnon, dans l’arrondissement Pabos de Chandler. Guy Poirier et Lise Leblanc occupent la maison du milieu, alors que leur fille Cathy, 37 ans, habite la maison au sud, et que Jonathan, 36 ans, possède la maison du côté nord avec sa conjointe Michèle. Gabriel, le benjamin à 26 ans, et sa conjointe Katia, une Québécoise de Limoilou, habitent avec les parents pour le moment, un mois après leur arrivée.

« On a toujours encouragé nos enfants à faire leur partys d’amis à la maison : « Vous pouvez fêter ici ». S’il fallait qu’ils sortent, je leur disais qu’ils pouvaient m’appeler à n’importe quelle heure pour que j’aille les chercher. J’aimais mieux ça plutôt qu’ils embarquent avec n’importe qui », racontent à tour de rôle Lise, la mère, et Guy, le père, un entrepreneur électricien.

« Je n’ai jamais appelé un taxi quand je sortais », confirme Gabriel. Cathy précise que l’ouverture des parents a sans doute permis aux enfants de s’ancrer dans leur voisinage. « Pourquoi aller fêter ailleurs? C’est devenu un lieu de rassemblement. Tous nos amis d’enfance et d’adolescence ont souvenir des fêtes chez les Poirier. »

Études à l’extérieur
Cathy, Jonathan et Gabriel Poirier sont ensuite partis aux études à l’extérieur. Cathy a suivi une formation en éducation à l’enfance à Québec, ville aussi choisie par Jonathan pour ses études en ébénisterie, puis en charpenterie et menuiserie. Quant à Gabriel, il s’est dirigé vers Rivière-du-Loup pour une technique en loisirs.

Dès leur départ, la question d’un éventuel retour s’est imposée pour Cathy et Jonathan, qui n’a jamais manqué de travail dans son métier.

« Quand je suis partie, c’est là que je me suis rendue compte de la santé du lieu, ici, et à quel point l’air salin me manquait. C’est la meilleure place pour élever des enfants », dit-elle. « Les trois ans que j’ai passés à l’école, j’ai trouvé ça dur », note Jonathan. « On s’ennuyait de la vie ici, on s’ennuyait de papa et de maman », renchérit Cathy, qui tient un service de garde en milieu familial.

Cinq petits-enfants animent ces trois maisons, sans compter les enfants du voisinage venant jouer avec eux, notamment sur le terrain de soccer aménagé dans la cour des Poirier. Cathy a eu une fille et un gars avec son ex-conjoint alors que Jonathan et Michèle, une technicienne en laboratoire, ont deux garçons et une fille.

Gabriel tente présentement de stabiliser sa situation au boulot. « J’aimerais bien travailler dans mon domaine mais je suis chansonnier depuis 2009 et je joue dans des bands. J’ai des contrats. » Sa conjointe Katia a immédiatement trouvé un emploi à l’hôpital de Chandler. Son intégration va manifestement bien.

La mère, Lise Leblanc, infirmière clinicienne retraitée depuis un an, résume dans les mêmes mots que son conjoint la recette familiale pour le retour des enfants. « On leur a donné des outils, de l’amour et le choix. Le reste est venu d’eux. »

Elles aussi!
Dans le même arrondissement de la même ville, séparés des Poirier par un champ, vivent les quatre sœurs Leblanc, Lucie, Stéphanie, Lisa-Marie et Nancy, et leurs parents Donna Wall et Émilien Leblanc. Il et elles habitent toutes sur la même rue, la rue … Leblanc, de Pabos, avec leurs neuf petits-enfants, dont trois jeunes adultes de 18, 19 et 20 ans.

« Cette partie de la rue Leblanc a un sens patrimonial pour nous, parce que c’est notre grand-père, Émilien, père d’Émilien notre père, qui s’est installé là. Émilien avait assez de terre pour tout le monde et nous sommes installés sur le haut du chemin », précise Nancy, la cadette des sœurs Leblanc et la mère des trois jeunes adultes. Les autres sœurs ont chacune deux plus jeunes enfants.

Trois des quatre sœurs sont enseignantes au primaire, à savoir Nancy, Lisa-Marie et Stéphanie. Lucie est archiviste médicale. Elles ont conséquemment toutes étudié à l’extérieur et elles sont toutes revenues.

« J’ai fait mon bac en enseignement primaire à l’Université du Québec à Rimouski et je voulais me rapprocher. La ville ne m’attirait pas vraiment. Je voulais être près de ma famille. Nous sommes beaucoup unis. Si quelqu’un a un problème, tout le monde s’inquiète. Il ne faut pas qu’il nous arrive quoi que ce soit. Les rassemblements sont fréquents. Même si on ne se voit pas tous les jours, on passe devant la maison des autres membres de la famille, et on salue de la main », raconte Nancy.

Elle attribue cette belle proximité « aux valeurs familiales fortes » transmises par les parents. « Ils se sont toujours occupés de nous, dans toutes les situations », dit-elle.

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