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20 octobre 2014 16 h 03

Un employé qui appréhende l’abolition de l’agence de santé

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GASPÉ - « Le projet de loi 10 du ministre Gaétan Barrette qui vise à réformer en profondeur le réseau de la santé, dont l'abolition des agences de santé et des services sociaux n'augurent rien de bon pour la population. »

Voilà ce que déclare en substance Kevin Coulombe qui agit en qualité d’agent de planification, de programmation et de recherche au sein de l’Agence de la Santé et des Services sociaux de la Gaspésie-les-îles. M. Coulombe qui est syndiqué à la Fédération des professionnels-CSN estime que ce projet de loi, lequel est présentement soumis à l’examen d’une commission parlementaire, sera lourd de conséquences tel que déposé par le ministre Barrette, et ce, à plusieurs égards.

Premièrement, M. Coulombe déplore les pouvoirs accrus qui sont conférés au ministre par ce projet de loi, ce qui n’est pas sans inquiéter le personnel de l’agence qui y voit la perte d’une autonomie régionale essentielle. « Nous nous inquiétons de la perte des instances démocratiques en santé en raison de la disparition des rôles d’administrateur accessibles à la population civile pour chaque CSSS et à l’agence. Maintenant, le ministre aura la mainmise complète du système de santé en élisant tous les membres du conseil d’administration des structures mammouths que seront les centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS). »

Qui plus est, les CISSS, ne sauront pas aussi bien répondre aux besoins spécifiques de la région que le fait présentement l’agence de la Gaspésie et des îles, selon lui. « Écoutez, ça crée beaucoup d’incertitude. Le rôle actuel de l’Agence permet de moduler des programmes qui viennent des instances supérieures de sorte qu’ils fassent du sens à l’échelle régionale et locale. Chaque région a ses propres indicateurs de santé. En Gaspésie, par exemple, on sait que les distances entre les villages sont grandes, que le taux de démographie est faible. Nous avons un taux de suicide qui est élevé et nous faisons partie des régions considérées comme défavorisées. Ces spécificités font en sorte que les acteurs de la région contribuent au bien-être de la population, tel que les CSSS, les organismes communautaires ou encore les centres jeunesse », rappelle M. Coulombe en faisant part de sa « crainte que le CISSS ne puisse répondre à nos besoins bien spécifiques ».

Des pertes d’emplois

Et qui dit rationalisation, dit coupures de postes. Et Kevin Coulome anticipe des pertes d’emplois à l’Agence sans être en mesure de préciser combien sur les 80 personnes qui y travaillent. « Les pertes vont toucher les personnes qui n’ont pas de sécurité d’emploi et il y en a quelques-unes. Je peux vous dire aussi que des gens commencent à quitter l’agence, il y a des postes qui ne seront pas comblés. Des gens qui partent à la retraite et qui ne sont pas remplacés encore. De toute façon, qui serait intéressé à venir travailler à l’agence en ne sachant pas ce qu’il va advenir après le 31 mars prochain », au moment où la réforme du ministre Barrette prendra effet.

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