LE RENDEZ-VOUS DE LA DERNIÈRE CHANCE?
La Conférence de Paris est une rare occasion de conclure un accord universel entre un si grand nombre de pays, dont la Chine et les États-Unis qui, à eux seuls, représentent plus de 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Le bal diplomatique auquel participera aussi le Canada se déroulera sur deux semaines.
Un constat alarmant
Cela fait déjà plusieurs années que des événements météorologiques extrêmes (sécheresses, ouragans…) sévissent un peu partout sur la planète avec une intensité et une fréquence grandissantes. On impute ces catastrophes au réchauffement de l’atmosphère et des océans. Il y a de quoi être inquiet pour l’avenir lorsqu’on sait que les 10 années les plus chaudes de l’histoire ont été enregistrées après 2000. D’ailleurs, l’année 2015 est en voie d’être la plus chaude jamais enregistrée. La tendance est lourde car la température moyenne de la planète sera pour la première fois, cette année, 1 °C plus élevée que la température qui prévalait avant que l’on commence à utiliser les combustibles fossiles (avant 1880). Rien pour nous rassurer, les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, à l’origine de ce réchauffement, battent de nouveaux records chaque année depuis 30 ans.
Un objectif ambitieux… mais suffisant
L’objectif de la COP21 est de maintenir le réchauffement sous la limite de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est ce qu’a recommandé le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) si nous voulons limiter les impacts sur notre environnement et sur nos sociétés. Pour éviter de surpasser cette limite de 2 °C, il a été calculé que la planète ne doit pas émettre au total plus de 2900 milliards de tonnes de GES. Depuis le début de l’ère industrielle, nous avons accumulé le 2/3 de ce « budget carbone » mondial. Et au rythme actuel, nous allons épuiser ce budget d’ici 2040. Le défi est donc de taille et appelle à l’urgence car nous nous dirigeons droit dans un mur. En vue de la COP21, de nombreux pays ont déjà présenté leur objectif de réduction d’émissions de GES, mais jusqu’à présent, les efforts combinés nous enlignent vers une hausse d’environ 2,7 °C d’ici 2100.
Je veux demeurer optimiste mais je crains que la trop grande dépendance au pétrole de bon nombre de nations ne vienne freiner leurs engagements malgré une certaine volonté d’agir. Déjà, il y a plus d’un siècle, Victor Hugo affirmait «c’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas». Il est à espérer que les négociateurs et les chefs d’état sauront faire preuve d’écoute et d’ouverture. Au moins jusqu’au 11 décembre prochain…
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