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16 décembre 2011 15 h 08

5,8 millions $ pour aller pêcher à Terre-Neuve

Deux entreprises de pêche de Rivière-au-Renard reçoivent une aide de 5,8 millions $ de Québec pour pêcher la crevette sur la côte est de Terre-Neuve et du Labrador.

Les pêcheurs Réginald et Dan Cotton (père et fils) ainsi que Vincent Dupuis rachèteront en tout ou en partie les permis de pêche de quatre de leurs collègues de la Gaspésie et de la Basse-Côte-Nord.

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) leur accorde des garanties de prêts de 4,55 millions $ et des subventions de 1,29 million $ au total, tandis que les pêcheurs investiront un total de 550 000 $.

Le quota de chaque entreprise passe à 1,55 million de livres de crevettes (les deux tiers pêchés à Terre-Neuve, le reste dans le Golfe), soit trois fois leur quota actuel.

Rationaliser la flotte

Le ministre Pierre Corbeil, de passage à Rivière-au-Renard jeudi, a invoqué le besoin de rationaliser la flotte pour assurer la «viabilité» des activités de pêche et «la sécurité des équipages».

Chaque entreprise s’équipera d’un bateau pouvant contenir trois fois plus de crevettes, et plus sécuritaire pour naviguer dans l’Atlantique Nord, à 260 kilomètres de la côte. «Il faut garder un pied [dans les eaux de Terre-Neuve], croit M. Corbeil, parce que dans l’avenir, les pêcheurs québécois pourraient aller y pêcher d’autres espèces.»

Crevettes transformées à Terre-Neuve

Les usines de transformation de la Gaspésie et de la Basse-Côte-Nord ne verront pas la couleur de la crevette pêchée à Terre-Neuve; elle sera transformée à St. Anthony, dans cette province.

«Techniquement, ce n’est pas faisable [de transformer en Gaspésie], justifie le ministre. Il y aurait une perte de qualité et de prix.» Le voyage jusqu’à Rivière-au-Renard prend presque trois jours, mais de l’avis des pêcheurs, l’usine de La Tabatière, sur la Basse-Côte-Nord, est à distance raisonnable.

M. Corbeil refuse toutefois d’obliger les pêcheurs à débarquer au Québec, en dépit de l’aide publique accordée. «Qu’est-ce qu’on fait si La Tabatière ne rouvre pas (l’usine était fermée la saison dernière) ou s’il n’y a pas assez de travailleurs pour transformer la crevette?»

Lier les pêcheurs à une usine québécoise, «ça paraîtrait bien, mais ça pourrait miner la rentabilité de l’entreprise de pêche», ajoute le ministre.