• jeudi 18 avril 2024 18 h 34

  • Météo

    2°C

  • Marées

Actualités

Société
7 février 2020 16 h 50

70 ans d’amour pour Jacques Plourde et Camille Tremblay

Partager

RIVIÈRE-AU-RENARD | Jacques Plourde et Camille Tremblay ont célébré leur 70e anniversaire de mariage l’été dernier. Ils se sont mariés pour le meilleur et pour le pire, comme le dit si bien l’expression consacrée, le 11 août 1949 à Rivière-au-Renard.

La descendance impressionne : le couple a eu sept enfants, quatre garçons et trois filles et il compte cinq petits-enfants et trois arrière-petits-enfants.

Fait remarquable : les deux tourtereaux vivent encore dans leur coquette maison du boulevard Renard Est, bien chauffée par froid mordant au moment de la visite du Graffici, en janvier.

M. Plourde, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale âgé aujourd’hui de 95 ans est grouillant de santé et Mme Tremblay, 91 ans, a de légers problèmes à une hanche qui ne l’empêchent pas de vaquer à ses occupations.

« Ma mère est morte à 105 ans », raconte Mme Tremblay, née aux Éboulements, dans Charlevoix. Cette longévité est un présage que leur union durera encore plusieurs années.

Les premières fréquentations

Le couple s’est rencontré avant le début de la Seconde Guerre mondiale, mais ne peut déterminer le moment précis. Selon M. Plourde, cela remonterait à 1938.

« On faisait juste folâtrer quand on avait 14 ou 15 ans », raconte l’homme qui a suivi une formation commerciale au Séminaire de Gaspé de 1937 à 1942, avant de partir pour la guerre. « On ne s’est pas revus. J’ai fait la guerre et ensuite, je suis demeuré sur les bateaux. »

Durant son absence, Mme Tremblay a eu quelques fréquentations, « et lui, il y avait des femmes qui lui téléphonaient et lui écrivaient », relance-t-elle d’un air taquin.

M. Plourde explique qu’il s’agissait de correspondantes pour les marins alors qu’il était huileur dans la marine marchande. « J’ai dit à mon chum… On va envoyer nos noms [pour recevoir des lettres]. À un certain moment, on est arrivé à Boston et le capitaine est allé chercher le courrier et le maître de poste lui a demandé qui est Jacques Plourde? » Une montagne de lettres lui était destinée. Une correspondante – appelée marraine de guerre – lui écrivait de 15 à 20 petites pages par jour! Le vétéran l’a rencontrée une fois à Montréal mais ça « n’avait pas collé », dit-il.

La grande demande

À son retour à Rivière-au-Renard, en 1949, les choses se sont accélérées. « Quand je suis revenu après la guerre, on s’est rencontrés encore. On a commencé à sortir ensemble et on s’est mariée », après quelques mois de fréquentation.

Mme Tremblay travaillait à ce moment au Château gaspésien, propriété du père de M. Plourde. Le terrain était ainsi prédestiné.

Après avoir travaillé notamment à Murdochville comme ingénieur diesel au démarrage de la mine de cuivre, M. Plourde revient pour de bon à Rivière-au-Renard où il ouvre son garage en 1953, en plus d’occuper plusieurs fonctions dans diverses organisations sociales.

« J’ai eu des enfants assez vite. Je suis toujours demeurée au foyer. Souvent, il me dit d’arrêter de me tracasser pour les enfants », lance Mme Tremblay qui a veillé sur le foyer durant tout ce temps.

La recette du bonheur

Mme Tremblay demeure relativement discrète tout au long de l’entrevue, mais ses quelques interventions précisent plusieurs éléments.

Mais quelle est la recette du bonheur pour voir un amour durer plus de 70 ans? « Je vais vous dire franchement.

Quand ça fait 70 ans, veut veut-pas, il y a des hauts et des bas. Il n’y a jamais eu de coup de poing ou de choses comme ça. Il y a eu du bavassage, mais ça revenait tout le temps », avoue l’homme franchement. En cours d’entrevue, l’une des petites filles du couple, Julie Plourde, fait son entrée dans la maisonnée.

Julie Plourde, petite-fille du couple.

« On a été gâtées moi et ma sœur. Ils nous ont amenées partout! », lance d’entrée de jeu Mme Plourde. « Quand ils ont besoin de quelqu’un, on est là », ajoute Mme Tremblay. «C’est vraiment un bel exemple. Maintenant, les couples qui durent si longtemps, on n’en voit pas beaucoup. Ils nous font toujours rire lorsqu’ils se picochent. Ils sont passés par toutes les gammes d’émotion et après toutes ces années, ils trouvent le tour de s’agacer et d’avoir du plaisir ensemble, témoigne Mme Plourde. Aujourd’hui, quand ça ne va pas bien, on jette et on recommence. » « L’amour est plus fort quand tu vieillis. Plus tu vieillis, plus ton amour devient intense », lance en guise de conclusion M. Plourde.