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17 octobre 2014 14 h 12

9000 Gaspésiens sous le seuil de la pauvreté

CARLETON-SUR-MER —  En cette Journée mondiale pour l'élimination de la pauvreté, le Collectif gaspésien pour un Québec sans pauvreté s’interroge sur les choix « douteux » du gouvernement Couillard en ce qui a trait aux actions de lutte à la pauvreté et de « rigueur budgétaire ».

Actuellement en Gaspésie, selon Jacinthe Leblanc du Collectif gaspésien, sur environ 9 000 personnes vivant sous le seuil de la pauvreté (ou sous le seuil du faible revenu). De ce nombre, 40 % travaillent au salaire minimum ou dans des emplois précaires et 50 % inclue les retraités, les étudiants, les personnes handicapées ou malades. C’est donc seulement 10 % des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté qui bénéficient de l’aide social, tout en étant aptes à l’emploi.

« Faut arrêter avec les préjugés, d’autant plus que dans ce 10 %, il y a des personnes victimes de discrimination et de préjugés et il y a le manque d’emplois qui justifient que certaines personnes n’arrivent pas à se trouver de l’emploi », expose Jacinthe Leblanc.

« N’oublions personne : Réfléchissons, décidons et agissons ensemble contre l’extrême pauvreté » est le thème 2014 de la Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté, célébrée chaque année depuis 1993 à travers le monde.  

« Aujourd’hui, on a reçu 45 personnes à diner au local de Centr’Elles à St-Omer et une déclaration commune a été lue ici comme un peu partout au Québec, pour dénoncer le fait qu’il y a 842 000 personnes au Québec qui ne couvrent pas leur besoin de base », de dire Mme Leblanc qui invite les gens à aller lire cette déclaration sur le site pauvrete.qc.ca.

Dans un communiqué émis plus tôt cette semaine, le Collectif gaspésien pour un Québec sans pauvreté affirme aussi que le gouvernement du Québec a un rôle important à jouer. « Ce n’est pas par des économies de bout de chandelle  dans les programmes sociaux que le gouvernement bouclera son budget et combattra l’extrême pauvreté. C’est en faisant preuve de cohérence et d’intelligence que l’État québécois saura trouver l’équilibre budgétaire tout en répondant à sa mission de justice, d’équité  et de solidarité » d’ajouter Mme LeBlanc rejointe par Graffici.ca.

« Depuis le début du mois d’octobre, plusieurs médias ont révélé la volonté de la présente administration de couper dans les mesures d’aide sociale et d’emploi pour épargner 200 M$. Ces mesures s’ajoutent à l’abolition d’alternative Jeunesse, aux restrictions dans l’accès au programme, à la fermeture de points de service, etc. Les personnes assistées sociales pourraient faire face à de nouvelles coupures pour partage de logement notamment, sans parler de nouvelles abolitions de poste au MESS », fait remarquer Mme Leblanc.

Combattre les préjugés

« Pour justifier ces coupures, le chef du gouvernement et ses ministres font le choix de nourrir les préjugés existants sur les personnes assistées sociales, dont ceux voulant qu’il soit facile de vivre sur l’aide sociale, que les prestataires soient des paresseux et des paresseuses et que les fraudes y soient courantes », déplore Mme Leblanc qui rappelle qu’il y a 10 ans, l’aide sociale couvrait 60 % des besoins de base. Selon les dernières données de Statistique Canada fournies par le Collectif, cette proportion est passée à 49 %.

Elle ajoute que, « selon les données récentes, les fausses déclarations constitueraient à peine 3 % des cas. Et rappelons que moins de 10 % des assistés sociaux sont aptes à l’emploi. Ainsi, lorsqu’on compare les sommes ainsi perdues à celles de l’évasion fiscale, on prend la mesure du dérisoire de ces préjugés persistants. En effet, selon Revenu Québec, l’évasion fiscale nous ferait perdre collectivement 3,5 milliards par année », déplore Mme Leblanc.

L’aide sociale n’atteint pas le seuil de faible revenu

Selon des chiffres de Centraide du grand Montréal énoncés par le collectif dans son communiqué, vivre sous le seuil de faible revenu (SFR), c’est vivre avec moins de 1531 $ pour une personne seule, 1863 $ pour une mère de famille monoparentale avec un enfant et 2895 $ pour un couple avec deux enfants. Or, être assisté social au Québec, c’est vivre avec 612 $ par mois pour une personne seule apte au travail (40 % du SFR), 1454 $ par mois pour une mère de famille monoparentale avec un enfant (78 % du SFR) et 1853 $ par mois pour un couple avec deux enfants (64 % du SFR)