Assurance-emploi : la situation se dégrade selon la FTQ
La situation concernant les délais de traitements des demandes de l'assurance-emploi va de mal en pis, selon la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ).
Il y a quelques semaines, la plus grosse centrale syndicale de la province avait dénoncé les délais d’attente de traitements des demandes d’assurance-emploi qui, selon elle, induisait des conséquences néfastes tant pour les individus concernés que pour la collectivité. Les données obtenues par la FTQ avaient fait la démonstration que les délais d’attente dépassaient largement ce que la législation édictait, soit quatre semaines. Or, les délais pouvaient atteindre jusqu’à huit, voire dix semaines.
La FTQ, qui a fait de ce dossier un de ses chevaux de bataille, dévoile de nouveaux chiffres qui n’ont rien de rassurant, d’après Daniel Boyer, le secrétaire général. «L’attitude du gouvernement Harper ne peut porter qu’un nom : celui de mépris. Le nombre de chômeurs et de chômeuses, dont le dossier de traitement est en suspens, augmente de façon scandaleuse!»
Ainsi, les tout derniers chiffres obtenus par la FTQ démontrent que, en ce qui concerne les dossiers intitulés actions à prendre (prolongations de prestations de maladie, répartition différente de gains, etc.), ont augmenté de 29,8 % pour s’établir à 30 673 en février dernier par rapport au mois précédent.
Au chapitre du statut modifié (retour progressif au travail, changements des prestations de maladie en prestations régulières), celui-ci a subi une hausse de 20 %, s’établissant à 15 165 dossiers.
Enfin, pour ce qui est des enquêtes et les contrôles, ils sont passés de 13 379 en janvier à 15 165 en février, soit une hausse de 13,3%. Au total, les dossiers en attente sont passés de 95 648 à 105 826, soit une hausse de 10,7%. Seul point positif au tableau, le traitement des dossiers concernant les premières demandes qui prennent du retard ont baissé de 36,7% en février par rapport à janvier passant de 17 869 demandes à 11 316.
En entrevue à GRAFFICI.CA, le représentant régional, Alain Harrisson, indique que la situation est grave et que la seule manière de faire bouger les choses, c’est en la dénonçant haut et fort sur la place publique. «Il faut chialer. Il faut montrer à ce gouvernement-là qu’on est très mécontent, très mécontent! Vous savez, les Québécois, on a souvent besoin d’un coup de pied au cul pour se réveiller. Je pense que la population doit absolument dénoncer ça!»
M. Harrisson souligne avec insistance que les chômeurs qui sont en attente de leur chèque vivent des moments très difficiles, parfois même intenables. «J’appelle ça un film d’horreur qui n’a aucune fin. Ça va en s’empirant.»
La FTQ salue par ailleurs la décision du commissaire à l’éthique du Canada qui a décidé de lancer une enquête relativement au déménagement d’un centre d’assurance-emploi de Rimouski vers Thetford Mines, dans la circonscription du ministre Chistian Paradis, «et dans des locaux qui appartiendraient à un associé de la famille», indique la centrale syndicale dans son communiqué.