Atlantic Fiber : Chandler lance un cri d’alarme à Ottawa
Transports Canada reporte à une date indéterminée la réfection du quai de Chandler, ce qui compromettrait grandement l'implantation du projet de complexe de transformation de bois d'Atlantic Fiber Resources dans la capitale de la MRC du Rocher-Percé. La mairesse Louisette Langlois s'inquiète.
L’élue demande à Ottawa d’agir rapidement, à défaut de quoi, elle estime que le projet pourrait lui glisser entre les doigts à la faveur de la Baie-des-Chaleurs.
La municipalité de Chandler indiquait par voie d’une résolution au début du mois «que dans une lettre datée du 9 décembre 2010, Transports Canada informait la Ville qu’une étude avait été commandée auprès des Travaux publics et services gouvernementaux Canada afin d’obtenir de l’information plus précise sur l’état structural du quai. Et que cette étude allait permettre d’établir la vie résiduelle du quai et son opérabilité dans les années à venir. [Or] pour des raisons financières, Transports Canada a décidé de ne pas terminer ladite étude.»
Vérification faite auprès de Transports Canada, la porte-parole de l’organisme fédéral, Josiane Martel, nous a confirmé par courriel le 25 octobre dernier que «l’étude a été interrompue suite à des contraintes budgétaires. Toutefois, Transports Canada avait évalué qu’avec certaines contraintes opérationnelles, les activités se déroulant au quai pouvaient se poursuivre de façon sécuritaire pour les usagers.Transports Canada a l’intention de compléter son évaluation de la structure du quai dans les meilleurs délais en utilisant les relevés et analyses amorcés en 2010».
La mairesse outrée!
En réaction, la mairesse Lousiette Langlois se dit outrée par cette réponse. Elle dénonce le fait que Transports Canada n’a pas établi d’échéancier quant à la terminaison de l’étude en vue d’une éventuelle réfection du quai. L’élu rappelle que la réfection de cette infrastructure portuaire est une condition sine qua non au feu vert du projet de plus de 50 millions $ d’Atlantic Fiber qui compte expédier sur le marché européen 250 000 tonnes métriques de bois transformé en partance du quai.
«Je demande au gouvernement fédéral d’agir rapidement. Écoutez, ça presse!», s’insurge la mairesse. Dans les faits, Mme Langlois craint que si Ottawa ne respecte pas son engagement envers le quai, le projet d’Atlantic Fiber s’implantera à Saint-Elzéar, dans la Baie-des-Chaleurs, comme le laissent entendre les informations qui circulent sur la place publique depuis quelques jours. «Tout est possible», lance la mairesse qui se désole par ailleurs de l’attitude négative manifestée par certains élus de la Baie-des-Chaleurs concernant le projet d’Atlantic Fiber à Chandler. «Certains d’élus du comté de Bonaventure qui nous disaient: “Ah votre dossier, ça ne marchera pas, les scieries, ça ne marche pas nulle part »».
En fin de journée hier, la direction de l’entreprise a réitéré par voie de communiqué son intention d’implanter son projet à Chandler au printemps prochain.