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10 juillet 2013 15 h 26

Barrage démantelé à York : Gespeg n’était pas autorisé

GASPÉ – Le conseil de bande de Gespeg n’avait pas les autorisations nécessaires pour démanteler son barrage du lac Denys à Gaspé, indique le ministère de l’Environnement, des travaux qui ont causé l’affaissement du boulevard de York Ouest ce printemps.

Le 10 avril, l’ouverture d’une brèche dans un barrage quelques kilomètres en amont du boulevard a mal tourné. L’afflux d’eau a transformé en trou béant 30 mètres du boulevard et l’a endommagé sur un kilomètre. La crue a aussi inondé six résidences, une église et un centre communautaire.

Le lendemain, le chef Claude Jeannotte a affirmé qu’il détenait toutes les autorisations nécessaires, dont celle du Centre d’expertise hydrique du Québec, qui relève du ministère de l’Environnement.

Le ministère « évalue les actions à prendre »

Or, les travaux auraient dû obtenir un certificat d’autorisation en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement, indique le ministère. « Aucune demande d’autorisation n’a été reçue, a expliqué la porte-parole Mylène Delorme à GRAFFICI.CA. Le ministère évalue actuellement les actions à prendre. »

Quant au Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ), il n’avait « ni à donner ni à refuser d’autorisation », nous a-t-on répondu par écrit. Le barrage du lac Denys n’était plus assujetti à la Loi sur les barrages depuis 2010, à la suite du démantèlement de la structure de contrôle.

« L’intervention a été réalisée par le propriétaire du site à la demande de la MRC de La-Côte-de-Gaspé, écrit le Centre. […] Le CEHQ a été informé préalablement à l’intervention par la MRC ainsi que par le propriétaire du site et aucune autorisation n’était requise. »

Le chef Jeannotte persiste et signe

Le chef de Gespeg, Claude Jeannotte, maintient que la nation avait toutes les autorisations nécessaires. « On était en constante communication avec le Centre d’expertise hydrique. Ils savaient ce qu’on faisait. Ils disaient : c’est tout correct, ce que vous faites. […] S’ils disent que nous sommes responsables, j’ai les courriels et les lettres. »

Le ministère de l’Environnement n’a pas contacté Gespeg depuis les événements pour préciser qu’un certificat d’autorisation aurait été nécessaire, affirme le chef.

Une rencontre entre toutes les instances concernées aura lieu « d’ici l’automne », indique M. Jeannotte, ce qui devrait permettre de tirer au clair les responsabilités de chacun.

Réparations de 272 957 $ en cours

Par ailleurs, l’entreprise Excavation Bernard et Gene Cahill a commencé à réparer le boulevard de York Ouest le 2 juillet et devrait terminer vers le 13 août. Les travaux coûteront 272 957 $, ce qui n’inclut pas les réparations d’urgence menées dans les jours qui ont suivi l’affaissement.

Deux ponceaux supplémentaires seront installés sous le boulevard de York Ouest en plus du ponceau déjà en place, afin de favoriser l’écoulement de l’eau.

Transports Québec n’a construit aucun chemin de déviation temporaire parce que « le profil de la route [de déviation] aurait été accidenté et non utilisable par le transport lourd », explique Anne-Sophie Lebel, porte-parole de Transports Québec. Les coûts supplémentaires et les délais nécessaires pour obtenir les permis militaient aussi contre le chemin de déviation.

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