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6 février 2013 15 h 47

Caplan : une fromagerie née de passion et d’originalité

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Quand ils se sont lancés dans le projet de construction de fromagerie, il y a six mois, Natalie Saint-Onge et Simon Thibodeau répondaient à un besoin de réorienter leur vie professionnelle et de choisir un créneau original pour y arriver.

Même s’ils savaient qu’un retour à la terre était le plus susceptible de répondre à leurs attentes, ils ont quand même eu besoin d’une période de réflexion de trois ans avant d’arrêter leur choix sur une fromagerie alimentée par un troupeau de chèvres.

Déclencheur

L’élément déclencheur menant à la nécessité de changer de vie est survenu en mai 2009, quand le père de Natalie est décédé subitement.

«Je suis sorti dehors une minute. Il était alors en pleine forme et quand je suis rentrée, il était par terre, mort. […]. Tant qu’à travailler pour travailler, on s’est dit : « on fait quelque chose qu’on aime ». On aime l’agriculture. Le lait de vache, c’est compliqué, avec les quotas. On avait deux chèvres à la maison. On aimait ça», raconte Mme Saint-Onge.

Elle administre une concession automobile à Bonaventure, et elle prépare présentement sa transition vers la production de fromage à temps complet.

Besoin de changement

Mécanicien d’engin de chantier, Simon Thibodeau était mûr pour un virage.

«Avant qu’on se lance, il y avait toujours quelque chose qui allait mal. Depuis le début du projet, je n’ai jamais été aussi heureux. Tout va bien. Quand tu crois à ce que tu fais, ça va bien», dit-il.

Le déclic pour le fromage s’est fait l’été dernier. «Ce qui m’inspirait, c’était de trouver un produit original. Il n’y avait pas de fromage fait en Gaspésie depuis quelques années. Ça fait trois ans que notre idée mûrit. On s’est mis à rêver, puis on a arrêté. Ça fait six mois qu’on fonce», ajoute-t-il.

Foncer n’est pas un mot trop fort pour décrire la fébrilité des six derniers mois, alors que le plan d’affaires, la recherche de financement, les modifications aux bâtiments, la construction de la fromagerie proprement dite, les commandes d’équipements et la formation à l’Institut de technologie agricole à La Pocatière ont été réalisés.

De deux chèvres de compagnie, le troupeau est passé à 36 chèvres et deux boucs. Une vingtaine de chèvres mettront bas sous peu.

À plus long terme

Le couple voudrait avoir 150 chèvres en 2014. «Pour faire trois produits, un fromage frais, un fromage vieilli et le yogourt, il faut avoir assez de lait», note Natalie Saint-Onge.

À peu près 90% de l’équipement est déjà rendu sur place. Les connaissances de Simon Thibodeau en mécanique et ses capacités manuelles en général sont utilisées au maximum, puisqu’il réalise à peu près tous les travaux, souvent avec l’aide d’amis, ou de parents.

Il restera, après le dégel, l’aménagement des champs d’épuration pour compléter les devoirs environnement de la Ferme Natibo.

Prendre le temps qu’il faut

Le couple aimerait réaliser des tests de production en mai et mettre ses produits en marché au cours de l’été.

«On ne veut pas le présenter en catastrophe. On retient une leçon de La Pocatière. Il faut que le fromage que nous ferons goûte 100 fois la même chose avant de le vendre. Dans l’alimentation, on ne peut se permettre un problème de qualité», prévient Natalie Saint-Onge.

Ils sont un peu renversés par la collaboration de leur entourage et des commerçants du secteur. «C’est presque gênant», résume Simon Thibodeau.