Cimenterie : Le terminal maritime sera terminé à la fin de 2015 à Port-Daniel
PORT-DANIEL – Amorcé à la mi-juillet, le terminal maritime de la cimenterie de Port-Daniel sera livré en décembre 2015 à Ciment McInnis, selon les projections faites par la firme et ses sous-traitants. Ce port sera ainsi fonctionnel au moins neuf mois avant les premiers tests de production du complexe présentement en voie de construction.
Le terminal maritime sera constitué d’un quai sur pilotis d’une longueur de 300 mètres, allant vers le large, et d’une section de 350 mètres, en forme générale de T, bien que pas tout à fait perpendiculaire, dont la portion sera légèrement plus rapprochée du bord que la section ouest.
« La section qu’on peut appeler la barre du T tiendra compte de la profondeur de l’eau. C’est de cette façon qu’on obtient la meilleure profondeur. Ciment McInnis a besoin de 15 mètres de profondeur pour les navires qui viendront ici », précise Julie Poirier, ingénieure civile pour la firme Cima, assurant la surveillance de chantier en ce qui a trait aux travaux réalisés par Construction Hamel.
Les travaux actuels au port seront suspendus pour l’hiver à compter du 19 décembre. Ils reprendront à la fin de mars, et devraient être terminés dans 13 mois. Cet automne, 29 travailleurs y sont assignés. Ce terminal servira à expédier et à recevoir 95 % des produits finis et des intrants de la cimenterie.
Tous les jours, deux employés sillonnent les parages du terminal maritime afin de signaler la présence de cétacés.
« S’il y a une baleine à un kilomètre, on arrête. Les travaux ont été arrêtés quatre fois depuis le milieu de l’été. En général, ils (les cétacés) sortent de la zone assez rapidement. On utilise des jumelles et un sonar pour les localiser », ajoute Julie Poirier.
En ce qui a trait au reste du chantier, la direction de Ciment McInnis assure que les échéanciers sont respectés. Environ 180 M$ ont déjà été dépensés par la firme en préparation depuis 2012 et en construction depuis le printemps de 2014.
Une somme de 250 M$ est engagée jusqu’à présent, en contrats signés et en équipements et services livrés ou à livrer. Cette somme augmentera rapidement d’ici janvier 2015, puisqu’elle passera à 460 M$.
« Présentement, j’ai le crayon au-dessus d’un contrat qui fera monter les sommes engagées considérablement (…) Il s’agit du contrat avec le fournisseur qui livrera les équipements de concassage, les convoyeurs, les fours et les dépoussiéreurs », notait le président-directeur général de Ciment McInnis, Christian Gagnon, lors d’une visite de chantier jeudi dernier.
Il parle maintenant d’un projet de 1,1 milliard $, ce qui constitue 45 M$ de plus que la somme évoquée en janvier et en juin quand Ciment McInnis a signé des ententes, d’abord avec le défunt gouvernement de Pauline Marois, puis que le gouvernement élu le 7 avril.
M. Gagnon refuse toutefois de parler d’un dépassement de coût. « Le projet a été long à mettre en marche, à financer. Quand on est arrivés à tout calculer, incluant des provisions pour imprévus, on a obtenu la somme de 1,1 milliard $. Est-ce qu’on va dépenser ça? On espère que non », dit-il.
M. Gagnon précise aussi qu’à Port-Daniel même, l’investissement sera légèrement inférieur à 1 milliard $, puisque Ciment McInnis prévoit consentir une somme de 125 à 130 M$ pour l’aménagement de terminaux de réception de ciment dans l’est des États-Unis, le marché visé par Ciment McInnis. La localisation de ces terminaux sera annoncée plus tard.
D’autre part, le redémarrage de la construction du silo de cru, arrêtée le 28 septembre en raison d’un problème de béton armé, ne surviendra pas avant le printemps 2015, selon toute vraisemblance.
« Ce silo n’est pas sur le chemin critique de ce qu’on voulait réaliser avant la fin de l’année. On s’en va vers des temps plus froids. On va arrêter et regarder (…) Toutes les options sont possibles », dit Gaétan Vézina, le bras droit de Christian Gagnon.
Deux silos sont déjà construits à Port-Daniel. Deux silos supplémentaires devraient s’ajouter au cours des prochaines semaines. Il en faudra neuf pour exploiter le complexe. L’un d’eux est déjà amorcé, en coulée continue, et l’autre suivra s’il ne fait pas trop froid. La technique de coulée en continu donne du boulot à 150 personnes de plus.
« À l’heure actuelle, le chantier donne du travail à 600 personnes. Il faut 15 jours par silo. Si la température est clémente, on continue (la coulée sans interruption) jusqu’au 5 ou 6 décembre, dit Raymond Forget, chef de chantier. De janvier à mars, la main d’œuvre baissera à 100 personnes, avant de reprendre en grand au printemps ».