Cri d’alarme des chômeurs
Des chômeurs et des politiciens de la région demandent à Ottawa de mettre fin aux compressions dans le système de l’assurance-emploi.
Ce cri d’alarme a été lancé à la mairie de Chandler vendredi dernier par le député néodémocrate de la Gaspésie-les-Îles, Philip Toone, qui était entouré pour l’occasion de la préfète de la MRC du Rocher-Percé, Diane Lebouthillier, du coordonnateur du Mouvement action chômage de la Gaspésie, Gaétan Cousineau et de plusieurs prestataires de l’assurance-emploi.
Tous demandant le maintien des projets pilotes et les mesures compensatoires, telles les 14 meilleures semaines et la possibilité de 5 semaines de prestations supplémentaires pour les régions ayant des taux de chômage élevés. L’application de ces mesures particulières doit prendre fin le 23 juin et le 12 septembre prochains respectivement. Notons toutefois que la terminaison des cinq semaines de prestations supplémentaires ne s’applique pas aux pêcheurs, à la maternité, aux prestations parentales, aux maladies, et à la compassion.
Diane Lebouthillier dénonce le stress imposé aux familles de la MRC. «Nous sommes sensibles aux difficultés des travailleurs. Le 10 février dernier, nous avons expédié une résolution adoptée par la MRC et destinée [au premier ministre du Canade Stephen] Harper et à la ministre [Diane] Finley. Cette résolution demande à ce que les mesures des projets pilotes deviennent permanentes. Les services doivent être maintenus et les standards de qualité énoncés par Service Canada doivent être respectés». Elle rappelle «que les conséquences sur la population sont dévastatrices parce que, dans un milieu, quand t’as pas de pain et de beurre à mettre sur la table, ça crée des problèmes familiaux, ce sont des problèmes avec les enfants, ce sont des gens qui s’endettent.»
«L’assurance-emploi doit être pensée en fonction des besoins des travailleurs qui en ont le plus besoin, renchérit le député Philip Toone. J’appuie entièrement les revendications des citoyens de la région qui demandent à ce que le système soit mieux adapté à leur situation et j’invite les conservateurs à écouter leurs demandes légitimes.»
Les intervenants à la conférence de presse constatent que les délais de traitement des demandes de prestations de l’assurance-emploi sont devenus invivables pour de nombreux citoyens .«Nous recevons de plus en plus d’appels de citoyens désespérés. Je ne connais pas beaucoup de citoyens ayant un bas de laine leur permettant de vivre 6, 8, 10 ou 12 semaines sans aucun revenu !», déplore de son côté, Gaétan Cousineau.
La mairesse de Chandler, Louisette Langlois, qui était à l’extérieur de la région, tenait elle aussi à souligner son appui aux travailleurs par la voie du maire suppléant Gilles Lambert qui était également présent à la conférence de presse.
Un travailleur
Normand Larocque, un travailleur du secteur de la transformation du crabe qui est présentement prestataire de l’assurance-emploi, raconte qu’il a fait une demande de prestation en octobre dernier et qu’il a reçu son premier chèque seulement au mois de janvier. «Je suis tombé dans une spirale d’enfer. Je pense que les travailleurs [de Service Canada] sont débordés».