Des groupes de femmes s’opposent à l’abolition du registre des armes d’épaule
C’est au tour de la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine de dénoncer le projet de loi C-19, une pièce législative qui vise à abolir le registre des armes d’épaule.
Le gouvernement Harper promettait depuis longtemps d’abolir ce registre, prétextant qu’il donnait la vie dure aux chasseurs. Son projet de loi, déposé le 25 octobre à la Chambre des communes, prévoit aussi la destruction de toutes les données accumulées depuis la création du registre.
Moins de sécurité pour les femmes
Selon la porte-parole de la Table de concertation des groupes de femmes de la région, Linda Turbide, l’abolition du registre prive les corps policiers d’un outil essentiel pour assurer une meilleure sécurité aux femmes. «Chaque fois qu’un policier reçoit un appel pour violence conjugale, il consulte le registre pour voir si le suspect a une arme. Ça lui permet d’intervenir de façon à maximiser sa sécurité et celles des femmes», croit-elle.
Mme Turbide estime aussi que le registre permet de limiter, pour les «conjoints abusifs», l’accès à des armes, ce qui minimise les risques de violence faite aux femmes. «Les conservateurs priorisent les lobbys des armes au détriment de la sécurité publique», s’insurge-t-elle.
Sauver les données
Les groupes de femmes qui siègent à la Table de concertation demandent donc au gouvernement Harper de retirer son projet de loi. «Les chances qu’il recule sont minces, mais si les données pouvaient être sauvées, ce serait un pas dans la bonne direction», mentionne M. Turbide.
La porte-parole invite le gouvernement du Québec à faire pression sur Ottawa afin de les sauvegarder. «Il a notre appui dans ce dossier. Nos groupes de femmes voient d’un bon œil la création d’un registre provincial.»