Des mots, des notes et des images : Joanne Morency
Joanne Morency publie son neuvième titre, La lumière au bout du pays
MARIA | L’écrivaine Joanne Morency, de Maria, a lancé à la fin de 2024 son neuvième ouvrage, La lumière au bout du pays, un « haïbun », c’est-à-dire un ouvrage alliant ces courts poèmes de trois lignes que sont les haïkus et de la prose. Ce livre explore notamment les multiples rapports au temps de l’auteure.
Il s’agit de son troisième haïbun en 15 ans d’édition, le précédent, Tes lunettes sans ton regard, ayant été publié en 2016. À l’époque, Joanne Morency s’était plongée dans une profonde introspection, inhérente au fait qu’elle accompagnait sa mère en fin de vie.
Elle revient avec des observations portant sur son environnement physique, de l’évolution de cet environnement dans le temps.
« Je me suis donnée pas mal dans les envolées poétiques, puis je retombe dans la prose, et je reviens au haïku, dans chaque texte. Il y a alternance entre un regard collectif, parce que je parle beaucoup du passage des saisons en Gaspésie, de la beauté du paysage et, en parallèle, le passage du temps dans ma vie. On avance en âge, on perd nos parents, on passe à la retraite, du moins la retraite du travail, dans mon cas. En Gaspésie, le rapport au temps est assez particulier. En fin de semaine, c’était l’odeur du varech qui revenait sur la plage. Bientôt, les gens vont aller virer au quai, ce sera le temps de planter les jardins, on verra les pêcheurs de bar rayé, la baignade, puis les grandes marées. La Gaspésie est en toile de fond, tout le temps, et la lumière est la constante », décrit l’auteure.
À l’origine une « fille de ville », puisqu’elle a grandi à Sherbrooke, elle évoque sa venue en Gaspésie, il y a 35 ans.
« Ça m’a frappée quand je suis arrivée en Gaspésie, comment les saisons ponctuent nos activités […] Je parle aussi de notre rapport au monde extérieur. Quand j’écoute les nouvelles, je regarde la mer. J’ai inclus des clins d’oeil au monde extérieur. […] Je reviens à mes inspirations fréquentes. Il y a une résonnance parfois entre ce qu’on vit et le paysage extérieur », explique-t-elle.
Elle tient à souligner que certains des textes utilisés dans La lumière au bout du pays pourraient rappeler des souvenirs. « Une partie de mes textes viennent de mes inspirations exprimées sur les ondes de Radio-Canada en 2015, alors que je présentais un texte le lundi, après les nouvelles de 8 h. Ces textes n’avaient jamais été publiés », dit-elle.
La lumière au bout du pays est publié aux Éditions David. Joanne Morency a reçu en 2014 le Prix du récit Radio-Canada pour un haïbun dans Tes lunettes sans ton regard. Elle a gagné d’autres prix, dont le Prix de poésie Radio-Canada en 2015.
Son dernier livre est disponible dans les librairies gaspésiennes.
Photo : Magali Deslauriers
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