En visite en Gaspésie, Mulcair pourfend le gouvernement Harper
CARLETON-SUR-MER – Le chef de l’opposition à la Chambre des communes, Thomas Mulcair, a pourfendu le gouvernement conservateur de Stephen Harper notamment sur la question de la réforme de l’assurance-emploi, la qualifiant de « bâclée » et de débranchée « des réalités des régions ».
Lors d’un passage en Gaspésie qui s’est conclu jeudi matin, le leader du Nouveau parti démocratique a rappelé que « les emplois saisonniers ont toujours fait partie de la réalité » de certaines régions.
« Les régions ont été bâties avec des emplois saisonniers. Si on ne tient pas compte des emplois saisonniers, on accule des employeurs à la faillite », a-t-il indiqué.
La réforme instituée en 2012 force les travailleurs à élargir le territoire à l’intérieur duquel ils doivent chercher un emploi. Elle peut aussi déboucher sur une perte importante de revenus, jusqu’à 30 %, une situation qui a incité les critiques de la réforme à dire que le gouvernement encourageait le travail à bas salaire.
Thomas Mulcair a rappelé que le gouvernement conservateur avait versé des subventions aux grandes entreprises pétrolières et aux banques.
« Ce sont les contribuables à faible revenu qui ont financé les grandes entreprises (…) avec la caisse de l’assurance-emploi », a déploré le chef du NPD.
Maurice Quesnel, de la Table de concertation en assurance-emploi et directeur de la Chambre de commerce de la Baie-des-Chaleurs, a rencontré Thomas Mulcair mercredi pour discuter de l’impact de cette réforme.
« Certains de nos membres voulaient que ça bouge à l’assurance-emploi pour qu’il y ait des incitatifs à rallonger la période de travail, mais ce qui se passe, notamment la coercition, n’est pas adapté à notre réalité, considérant que 80 % de nos entreprises évoluent en tourisme, en foresterie et dans les pêches. Nous nous sommes entendus pour que des cas spécifiques, illustrant les failles du système, soient présentés pour faire bouger les choses. On sait que M. Harper veut prendre les gens des régions pour les emmener en Alberta. Mais il n’est pas facile d’obtenir de l’information de ce gouvernement », note M. Quesnel.
Sous financement des infrastructures portuaires et ferroviaires
Thomas Mulcair s’est aussi attardé au sous-financement des quais et de l’infrastructure ferroviaire en général et en Gaspésie en particulier. Il s’est servi de sa visite chez GD Rail, l’atelier de réparation de matériel ferroviaire de New Richmond, pour mettre en relief les lacunes du présent gouvernement. La firme perd des contrats parce que la capacité portante du chemin de fer est trop faible, alors qu’Ottawa n’a pas versé un sou dans cette infrastructure ferroviaire depuis 2011.
« C’est toute une région qui est en train d’être physiquement coupée par son gouvernement fédéral », a-t-il dit, en incluant la négligence caractérisant les quais et le fait que le service d’Autocars Orléans est menacé d’importantes compressions en Gaspésie.
« Il n’y a qu’une seule catégorie de citoyens qui ne paie pas sa juste part d’impôt, les grandes compagnies », a insisté M. Mulcair.