• jeudi 18 avril 2024 15 h 51

  • Météo

    5°C

  • Marées

Actualités

28 septembre 2014 20 h 52

EVP pas convaincu par les propos de Christian Gagnon

Partager

CARLETON-SUR-MER – Le porte-parole d’Environnement vert-plus, Bilbo Cyr, est loin d’être rassuré par les propos du président-directeur général de Ciment McInnis, Christian Gagnon, qui a envoyé cette semaine une lettre aux médias afin de défendre la fiche environnementale de la cimenterie de Port-Daniel, actuellement en construction.

M. Cyr se demande pourquoi M. Gagnon, à mesure que les critiques au sujet de son projet s’intensifient, abaisse le volume de gaz à effet de serre que devrait produire la cimenterie.
 
« C’était 2 millions de tonnes par an en novembre 2013, selon l’étude de Génivar, puis 1,85 million de tonnes au début de l’année, et maintenant, c’est 1,76 million de tonnes. M. Gagnon affirme dans sa lettre que l’usine produira 6 % des gaz à effet de serre industriels au Québec. Mais si on prend les données initiales, 2 millions de tonnes sur 26 millions de tonnes des GES industriels du Québec, ça donne pas loin de 8 % », souligne M. Cyr.
 
Christian Gagnon affirme aussi dans sa lettre que la cimenterie n’atteindra jamais ces niveaux de gaz à effet de serre parce que les usines ne produisent pas à pleine capacité à leur première année d’exploitation. Il précise que dès la deuxième année, Ciment McInnis intégrera de la biomasse dans ses fours, afin de réduire l’utilisation de coke de pétrole, le résidu de raffinerie qui vaut de nombreuses critiques à la compagnie.
 
« Ciment McInnis parle d’utiliser éventuellement 50 % de biomasse (comme carburant de ses fours). Je ne sais pas si des études ont été faites pour déterminer l’impact que pourrait avoir l’utilisation d’autant de biomasse par Ciment McInnis mais on peut se demander s’il ne faudrait pas raser la Gaspésie pour alimenter la cimenterie », ajoute Bilbo Cyr.
 
Il est plus que jamais convaincu que le projet aurait dû et devrait encore être soumis à une étude d’impact environnemental avec audiences publiques. Les lacunes observées par la juge Claudine Roy, qui a fait arrêter des travaux préparatoires de Trans-Canada à Cacouna, notamment parce que le ministère québécois de l’Environnement ne respecte pas ses propres lois, n’ont rien fait pour augmenter l’estime que porte Bilbo Cyr à l’endroit des décisions du ministre David Heurtel.
 

« Ce qui fait encore défaut avec le projet de Port-Daniel, c’est que le système de filtration que veut installer Ciment McInnis, si efficace soit-il, ne nous renseigne aucunement sur l’effet cumulatif pour l’environnement de la Gaspésie des émissions que produiront les cheminées de Ciment McInnis. Le coke de pétrole sortant des raffineries contient de plus en plus de mercure et de plomb, bref les substances que les compagnies pétrolières ne peuvent plus laisser dans leur essence. Le mercure chauffé sort en vapeur. Ciment McInnis nous dit que des manches humides récupéreront une grande partie des émissions. Pourtant, la surveillance du ministère de l’Environnement en matière d’émissions produites par les cimenteries est très faible (le ministère n’est pas tenu de les vérifier plus d’une fois par année). Il y a des erreurs possibles lors de l’exploitation, ou la paresse ou la cupidité », conclut M. Cyr.