• jeudi 18 avril 2024 21 h 58

  • Météo

    0°C

  • Marées

Actualités

11 mars 2013 15 h 41

Expropriés de Forillon : la cueillette de témoignages entamée

D’ici décembre, une centaine d’expropriés de Forillon auront confié leur vécu à la caméra, des témoignages qui seront conservés pour la postérité.

Le Regroupement de personnes expropriées de Forillon et leur descendance mène les entrevues depuis octobre. «C’est très touchant et pertinent de voir des personnes de 90 ans, et à 40 ans de distance, parler de l’expropriation en toute lucidité et avec le recul», dit Marie Rochefort, porte-parole du Regroupement.

En 1970, le gouvernement du Québec a exproprié 225 familles et 1500 terres, pour remettre des terrains inhabités au gouvernement fédéral, qui a créé le parc Forillon.

Les témoignages portent sur l’expropriation, mais aussi sur le mode de vie des familles avant 1970. «On leur fait raconter ce qu’ils ont vécu pour comprendre ce qu’on a perdu», résume Mme Rochefort.

«Rendre hommage»

Des expropriés de première génération et leurs enfants sont interviewés, tout comme des membres du comité de revendication actif pendant les années 70.

Convaincre les familles de témoigner est plus difficile que prévu, juge Mme Rochefort. «Il faut aller les chercher par la main. On leur explique que c’est une façon de rendre hommage à leurs parents.»

Des DVD dans les écoles

Les témoignages seront gravés sur DVD, réunis dans un boîtier et classés selon les cinq secteurs expropriés : Penouille, Rivière-Morris (à Rivière-au-Renard), la vallée de L’Anse-au-Griffon, Grande-Grave et Cap-des-Rosiers (incluant le rang Saint-Martin).

«Il faut que ça rentre dans les commissions scolaires, les écoles, les résidences pour personnes âgées où habitent des expropriés. C’est notre priorité», explique Mme Rochefort, qui ne sait pas encore si le grand public pourra se procurer des boîtiers. Les témoignages seront aussi présentés dans la Maison Dolbel-Roberts, située dans le parc et consacrée aux habitants de Forillon.

Le projet coût 69 000 $. Il est financé notamment par le ministère québécois de la Culture, le Centre local de développement de la Côte-de-Gaspé et Parcs Canada.