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10 avril 2013 15 h 28

Fonds tourisme PME : un accueil mitigé

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MATANE - Les réactions sont divisées du côté des intervenants touristiques de la Gaspésie entourant l'annonce du Fonds tourisme PME, faite vendredi à Matane par le ministre délégué au Tourisme, Pascal Bérubé.

Sur les 5 millions de dollars du fonds, 3,3 millions de dollars proviendront du fonds de développement Filaction, tandis que 1,7 million seront versés par le gouvernement du Québec.

Ce nouveau fonds d’investissement permettra de financer des projets visant à améliorer l’offre touristique pour l’ensemble du Québec afin d’attirer de nouvelles clientèles et d’allonger la période d’activité des entreprises. Le programme est entré en vigueur dès son annonce.

Pas d’enveloppe dédiée à la Gaspésie

Contrairement à ce que certains promoteurs touristiques de la Gaspésie espéraient, il n’y a pas d’enveloppe spécifiquement dédiée à la Gaspésie. «Il n’y a pas de quota pour la Gaspésie, confirme le ministre Bérubé. Il n’y a pas de sommes réparties par région. On ira avec les bons projets. À mesure qu’on recevra des projets, ça prendra quatre à six semaines pour être traités. Si c’est bon, ce sera accordé. Ce sera aux entrepreneurs d’être audacieux et de s’organiser pour nous proposer de bons projets.»

«En ce qui me concerne, je crois que la Gaspésie touristique, qui est extrêmement bien positionnée et qui fait preuve d’énormément de professionnalisme, sera une région à l’avant-garde, continue le parlementaire. Que l’on parle du parc de la Gaspésie ou des créneaux d’aventure, d’interprétation de la faune et du fleuve, il y a là un positionnement très important pour la Gaspésie touristique.»

D’ailleurs, le Fonds tourisme PME entend plus précisément soutenir les projets liés aux diagnostics produits pas Tourisme Québec en tourisme nature, autochtone, culturel et agrotouristique ainsi qu’aux pourvoiries de chasse et de pêche. Il vise aussi le développement d’attraits autour des escales de croisières, tout en accordant une priorité aux projets entourant trois parcs nationaux, dont celui de la Gaspésie.

Réactions

Pour le président de l’Association touristique régionale de la Gaspésie, ce nouveau fonds, même s’il ne prévoit pas d’enveloppe spécifiquement dédiée à la péninsule, est un outil supplémentaire pour les promoteurs du territoire. «Je suis très favorable à ce genre de programme parce que ça va aider à l’amélioration de l’offre existante, estime Alexander Reford. Dans d’autres cas, ça va aider au démarrage d’entreprises touristiques.»

Même si elle salue l’initiative, la directrice d’Exploramer ne partage pas tout à fait le même enthousiasme, du moins concernant le financement du musée de Sainte-Anne-des-Monts. «C’est une super bonne annonce, mais comme c’est sous forme de prêt, c’est pas ce qu’on a besoin, précise Sandra Gauthier. Ça me fait dire que c’est le plein air qui va être ciblé et c’est correct. Je crois que ça peut être bon pour certaines entreprises de la Haute-Gaspésie, comme Ski Chic-Chocs, Valmont Plein Air ou d’Arbres en Jeux, qui voudraient améliorer leur équipement ou infrastructure.»

«Nous, on a besoin d’un financement récurrent de 260 000 $ à chaque année, rappelle la directrice d’Exploramer. Même si on faisait une demande, elle serait rejetée parce qu’on n’a pas la capacité de rembourser. Moi, ce que j’espérerais, c’est un fonds pour les attraits touristiques en subventions et non en prêts.»

Sort d’Exploramer toujours incertain

Questionné sur le financement d’Exploramer, le ministre délégué au Tourisme a répondu qu’il faisait l’objet d’analyses de son gouvernement, tout comme celui d’autres attractions touristiques de la Gaspésie. «On pense que, d’ici la fin avril, on aura une réponse à la demande formelle d’Exploramer, qui a été adressée à différents ministères», répond-il.

Si le financement n’arrive pas, il est clair, pour Sandra Gauthier, qu’Exploramer ne pourra pas ouvrir ses portes tel que prévu le 1er juin. «J’ai dit à notre nouveau député, Gaétan Lelièvre, que la survie d’Exploramer dépendrait de l’annonce qu’il fera», souligne-t-elle. Ces dernières années, Exploramer avait pu assurer le fonctionnement de la saison grâce à des montants discrétionnaires accordés par la ministre responsable de la Gaspésie de l’époque, Nathalie Normandeau.

«J’ai aussi fait comprendre à notre député que si on n’obtient pas le financement souhaité, il ne s’agit pas de mettre simplement la clé dans la porte, tient-elle à préciser. On travaille avec des espèces vivantes.»

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