Forage à Ristigouche-Sud-Est : le conseil va-t-il réglementer ?
Alors que la firme Gastem prévoit entreprendre un forage à Ristigouche-Sud-Est au cours des prochains mois, la mairesse de la municipalité affirme qu’il est trop tôt pour juger de la pertinence d’une réglementation visant à protéger l’eau potable, comme celle à Gaspé.
Gastem souhaite investir près de quatre millions de dollars dans un projet de puits de forage exploratoire visant à localiser du pétrole sur un terrain privé situé à l’extrémité du chemin Kempt.
La firme fait l’hypothèse qu’il y a une présence significative de pétrole dans la roche poreuse qui compose le sous-sol. Elle prévoit creuser un puits conventionnel d’une profondeur totale de 2800 mètres.
Plus tôt cet été, Gastem a obtenu tous les permis nécessaires pour aller de l’avant. Son président, Raymond Savoie, indique que les travaux pourraient débuter à la fin du mois de mars.
Contactée par GRAFFICI.CA pour savoir si le conseil municipal avait l’intention d’adopter un règlement sur l’eau potable à l’instar de Gaspé, la mairesse Annette Sénéchal a répondu «qu’il n’en a pas été question parce que nous ne savons pas quand la compagnie va faire son forage», ajoutant que son administration n’a reçu «aucune confirmation» de Gastem.
«Encore du temps»
Rappelons que le conseil municipal de Gaspé a adopté le 19 décembre un règlement pour protéger les sources d’eau potable, ce qui a pour effet d’empêcher Pétrolia de forer son puits Haldimand n° 4.
Mme Sénéchal soutient que la situation de Gaspé ne doit pas être comparée à celle de Ristigouche-Sud-Est. «Ici, le forage n’est toujours pas confirmé. Nous en sommes à la première étape. Nous avons encore du temps devant nous», a-t-elle déclaré.
«Vigilance»
La mairesse rappelle par ailleurs que le projet de Gastem se limite à de l’exploration et que la firme détient tous les permis et les autorisations de Québec.
Elle promet que les élus seront «très vigilants», mais demeure vague au sujet des moyens envisagés. «Il va y avoir des discussions au conseil. Qu’est-ce qui va en ressortir? Je ne peux pas vous répondre pour le moment, mais il y aura des choses à mettre sur la table», a indiqué la mairesse de la petite municipalité de 167 personnes.
Pendant les travaux, qui devraient s’échelonner sur une quarantaine de jours, Gastem prévoit organiser des «journées ouvertes» pour permettre aux citoyens de se familiariser avec les techniques d’exploration pétrolière.
Le président de la société, M. Savoie, précise que le puits sera creusé de façon conventionnelle. Lors d’une réunion publique avec les citoyens du secteur en novembre 2011, ce dernier avait d’ailleurs assuré qu’il n’y aurait pas de fracturation hydraulique.