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29 mars 2013 10 h 14

Formation en tourisme à distance : une solution à la pénurie de main-d’œuvre ?

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Dès la prochaine rentrée, le Cégep de Matane offrira son programme d'études collégiales en tourisme selon le modèle de formation du Cégep@distance de Montréal.

Cette formation combinera les modes de téléenseignement et de formation à distance traditionnelle. Pour le directeur des services éducatifs, il s’agira du même programme déjà offert depuis plusieurs années au sein de son établissement, mais sa distinction résidera dans la façon de le dispenser. «Ce sera avantageux pour des personnes de tous âges, pour qui il est difficile de se déplacer à Matane pour étudier, souligne Louis Poirier. Elles pourront suivre la formation, peu importe où elles se trouvent.»

Formule salvatrice

Le porte-parole du Cégep ne peut s’empêcher d’admettre que cette formule, en plus de favoriser un meilleur accès aux études collégiales, permettra d’augmenter le nombre d’étudiants inscrits au sein de ce programme. Actuellement, à peine une douzaine d’étudiants poursuivent le programme d’une durée de trois ans conduisant à l’obtention d’un diplôme d’études collégiales. Selon M. Poirier, le taux de placement est de près de 100%.

Cette formation à distance pourrait même sauver le programme qui, à cause de son faible taux d’inscriptions, est en péril. «Notre partenariat avec le Cégep@distance permet de mettre à profit nos forces respectives et d’assurer la viabilité de nos programmes de formation en ajoutant une quinzaine d’étudiants à distance à nos groupes en classe», confirme le directeur général du Cégep de Matane, Emery Béland.

Peu d’impact sur la main-d’oeuvre touristique

Louis Poirrier espère que cette nouvelle façon d’offrir ce programme viendra résoudre, en partie, la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit dans le milieu touristique. Mais en même temps, il est conscient que cette formation ne contribuera pas à pourvoir tous les emplois en tourisme. «Quand on pense à certains emplois comme femme de chambre ou serveuse, on est conscients que ce programme ne contribuera pas à les combler», spécifie-t-il.

Même si elle mentionne que le programme de tourisme du Cégep de Matane est important pour l’ensemble des intervenants touristiques de la Gaspésie, la directrice du créneau ACCORD en récréotourisme de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine ne croit pas que, du côté de ses membres, la formation à distance puisse être une solution à la pénurie de main-d’oeuvre.

«Comme le programme n’est pas nécessairement offert pour la Gaspésie et que c’est surtout pour recruter des gens de l’extérieur, je ne crois pas qu’il puisse avoir un impact direct au sein de nos entreprises, estime Pascale Charest. À mon avis, ça ne viendra pas amoindrir la pénurie de main-d’oeuvre, à moins qu’il y ait des stages obligatoires dans le milieu.» Mme Charest souligne aussi, au passage, que la formation collégiale en tourisme fait maintenant l’objet d’une compétition féroce.

Avec cette formule, les cours sont donnés dans une classe du Cégep de Matane et sont transmis en simultané sur un écran situé dans une salle du Cégep@distance de Montréal et par Internet. Dans tous les cas, les étudiants peuvent interagir, en temps réel, avec l’enseignant et les étudiants en classe.