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17 mars 2014 17 h 06

La position de vos candidats sur le pétrole

GASPÉ – Quel candidat reflète le mieux votre opinion sur l’enjeu des hydrocarbures? Leurs positions vont d’un feu vert immédiat à un non sans concession, en passant par toute la gamme des compromis. GRAFFICI.CA a questionné de façon serrée les candidats de la circonscription de Gaspé, là où le dossier du pétrole est le plus chaud.

Gaétan Lelièvre, PQ : des lois… après les élections

Depuis plus d’un an, le Parti québécois prépare un règlement sur l’eau potable, qui n’a pas encore été adopté. M. Lelièvre ne dévoile pas quelles distances séparatrices seront imposées entre les puits artésiens et les forages pétroliers.  « On mettra les normes à propos pour protéger la population et l’environnement. […] On préconise qu’il n’y ait pas de forage avant que l’étude hydrogéologique soit complétée », ajoute-t-il. M. Lelièvre a « la conviction d’interdire la fracturation » au forage projeté Haldimand n° 4. Il n’est toutefois pas question d’élargir à la Gaspésie le moratoire sur la fracturation prévu dans la Vallée du Saint-Laurent. Le programme du PQ promet des consultations publiques du BAPE sur l’île d’Anticosti si du pétrole exploitable est trouvé, mais ne contient aucun engagement de la sorte pour la Gaspésie.
Un gouvernement du PQ adoptera une loi sur les hydrocarbures, promet M. Lelièvre. Il s’engage aussi à « appuyer les démarches du milieu » pour implanter en Gaspésie un « technocentre des hydrocarbures » qui développerait une expertise régionale sur les technologies de ce secteur et le contrôle environnemental.

Frédérick DeRoy, ON : développer sans le pétrole

« Je suis contre toute exploration ou exploitation des hydrocarbures, sur terre ou en mer, en Gaspésie ou à Anticosti », tranche M. DeRoy, candidat d’Option nationale dans Gaspé. Les risques seront toujours trop élevés, estime-t-il. « Développer des hydrocarbures dans un bijou comme la Gaspésie, c’est un non-sens. » La région doit avoir « l’audace et l’intelligence » de se développer sans le pétrole, notamment en valorisant le tourisme.
M. DeRoy est conscient que sa position est plus sévère que celle de son parti, qui propose un moratoire sur le gaz et le pétrole de schiste « jusqu’à ce que des études indépendantes aient pu prouver que leur exploitation respecte les principes de développement durable ».

Christian Rioux, conservateur : oui, pour les emplois

Pétrolia devrait avoir le droit de forer Haldimand n° 4 dès maintenant, et d’utiliser la technique de la fracturation si elle le juge nécessaire, estime Christian Rioux, candidat d’Équipe Adrien Pouliot, Parti conservateur du Québec. « À Gaspé, il y a eu de l’exploration, [Pétrolia] a investi des millions, il y en a [du pétrole], il faudrait l’exploiter. On a la possibilité d’avoir des emplois payants dans une région où chaque emploi compte. » M. Rioux ne voit pas de problème dans l’emplacement actuel du futur forage Haldimand n° 4 (à 350 mètres des maisons). La fracturation est une « technique éprouvée », dit-il. Les lois et règlements existants balisent correctement le développement des hydrocarbures, croit M. Rioux, qui ne voit pas la nécessité de les changer. Le candidat est également en faveur de l’exploitation du pétrole et du gaz en mer. « Le jeu en vaut la chandelle », dit-il.

Yvan Blanchard, CAQ : oui, mais dans l’arrière-pays

Le candidat de la CAQ est en faveur de l’exploitation des hydrocarbures dans l’arrière-pays gaspésien, comme le projet Bourque de Pétrolia (entre Grande-Vallée et Murdochville)  ou celui de Junex à 20 km de Gaspé. Il est plus réticent face au projet d’Haldimand. Le futur forage Haldimand n° 4 est « vraiment trop proche des maisons. […] Je serais inquiet pour mon eau potable », dit M. Blanchard. Le caquiste permettrait la fracturation à l’intérieur des terres, mais pas près des municipalités. Quant aux hydrocarbures en mer, il n’est « pas en faveur en ce moment ». Il estime que le Québec devrait rapatrier les pouvoirs environnementaux d’Ottawa sur cette question.
La position de M. Blanchard est plus détaillée et plus sévère que celle de son parti, qui « croit possible d’exploiter les ressources d’hydrocarbures de manière responsable ».
 
Daniel Leboeuf, QS : « Sortir du pétrole »

Daniel Leboeuf dit non à toute exploration ou exploitation du gaz et du pétrole québécois, qu’il soit sur terre ou en mer. « On veut sortir du pétrole, amorcer une transition vers les énergies renouvelables, vers l’éolien en particulier pour la Gaspésie. » L’argent prévu pour l’exploration doit plutôt servir à développer les énergies renouvelables et des modes alternatifs de transport, croit M. Leboeuf.
Le candidat de QS précise ainsi la position de son parti, qui entend « mettre fin à toute recherche et mise en exploitation d’énergie fossile telle que le pétrole dans le golfe du St-Laurent, les gaz de schiste et les ports méthaniers ».

Annie St-Onge, PLQ : oui, avec des redevances locales

« On est en faveur du développement de la filière pétrolière, mais il faut le faire dans le respect des communautés locales et autochtones et s’assurer de meilleures normes environnementales », dit Mme St-Onge. La candidate libérale se dit « mal à l’aise » de commenter la distance qui sépare le forage projeté Haldimand n° 4 des résidences – Pétrolia a obtenu son permis de forage sous les libéraux –, mais affirme que le gouvernement du PQ a « manqué de leadership pour que le dossier se rende devant les tribunaux ». Un gouvernement du Parti libéral partagerait les redevances de l’exploitation des hydrocarbures avec les municipalités, dans une proportion « qui reste à définir », indique Mme St-Onge. Il adopterait deux lois sur les hydrocarbures : l’une sur l’exploration et l’exploitation, l’autre sur les redevances.