Le maire de La Martre se considère victime d’un putsch
LA MARTRE – Le conseil municipal de La Martre a adopté une résolution visant à destituer le maire Michel Laperle. « On me refoule et on m'expulse, réagit l'élu. C'est un putsch! »
« J’ai été élu par 72 % de la population et j’ai été mis dehors par six conseillers, dénonce le maire. Je me donne quelques jours pour voir à ça, mais je vais me défendre, je ne me laisserai pas faire! »
Absence prolongée
Le conseil municipal a voté à l’unanimité cette résolution en vertu des articles 317 et 320 des lois sur les élections et les référendums des municipalités du Québec. « Il a manqué plus de 90 jours, explique le maire suppléant, Yves Sohier, pour défendre cette résolution. C’était la quatrième réunion du conseil qu’il manquait. Il n’est pas venu depuis le 25 juillet. Il ne répond plus au téléphone. »
Le principal concerné invoque la maladie pour justifier son absence. « J’ai un billet du médecin », se défend M. Laperle. « C’est irrecevable, rétorque Yves Sohier. Ça ne justifie pas qu’il ne signe pas les chèques et les procès-verbaux! »
Litige
L’absence du maire serait en lien avec une mésentente concernant une résolution adoptée en séance extraordinaire tenue à la mi-juillet concernant l’achat d’équipements de déneigement pour la municipalité. Selon le maire suppléant, l’acquisition d’un tracteur et d’un camion par la municipalité permettra d’économiser 35 000 $ par année pour les cinq premières années, puis 65 000 $ annuellement.
« Six conseillers ont voté pour et le maire a exercé son droit de véto que le conseil a cassé à la réunion suivante », raconte Yves Sohier. Selon lui, le seul entrepreneur intéressé à effectuer le déneigement à La Martre avait majoré sa soumission de 90 000 $ à 137 000 $. Avec un budget annuel de 410 000 $, la municipalité aurait été forcée d’augmenter les taxes municipales, toujours selon le maire suppléant. « Je n’étais pas d’accord parce qu’on était en attente d’une décision concernant l’aqueduc », explique Michel Laperle.
Il reviendra à la Commission municipale de mettre en application ou non la résolution demandant la destitution du maire. Advenant le cas où la Commission acquiesçait à la demande, des élections partielles seront déclenchées dans quatre mois afin d’élire un nouveau maire.