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30 août 2012 15 h 15

Le parc Forillon doit demeurer au fédéral, dit Georges Mamelonet

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Le candidat libéral et député sortant de Gaspé, Georges Mamelonet, n’endosse pas l’idée lancée plus tôt cette semaine par son adversaire péquiste, Gaétan Lelièvre, suggérant que le parc Forillon soit rétrocédé au Québec.

«Je ne pense pas que ce soit réalisable comme il le propose à court ou moyen terme, croit Georges Mamelonet. C’est quelque chose qui pourrait prendre dix ans à se réaliser. Prenons seulement l’exemple des phares.»

Même s’il admet, à l’instar du candidat péquiste, qu’il soit nécessaire d’améliorer les services et les installations, il croit plutôt en une entente avec Ottawa. D’ailleurs, s’il est élu, il entend demander à Parcs Canada de rétablir l’intégralité des services, du moins pour cet hiver, alors que le ministère a fait savoir que les pistes de ski de fond ne seraient pas entretenues.

«On a une bonne écoute du fédéral sur différents dossiers, estime-t-il. Je crois plutôt à une politique de partenariat entre Québec et Ottawa. Ce n’est pas seulement Forillon. Il y a des coupures un peu partout au Canada. Nous, notre position, c’est de demander au gouvernement Harper de moduler sa politique d’austérité.»

La proposition du PQ

Le candidat Lelièvre propose que le parc Forillon soit géré par la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ). Selon lui, son souhait découle d’une volonté du milieu. «Déjà, en 2006, lors des consultations publiques tenues par Parcs Canada, le milieu s’était fortement prononcé en faveur d’une reprise en main du parc par le Québec parce que le fédéral ne s’en occupe pas, estime-t-il. Le parc Forillon est négligé du fédéral.»

En l’absence de mises à niveau des installations au cours des 40 dernières années, Gaétan Lelièvre va jusqu’à parler de délabrement des lieux. «Le camping du parc n’a pas d’eau potable et l’électricité offerte aux campeurs a été conçue pour les roulottes et les motorisés des années 70, déplore-t-il. Ça fait 40 ans que le fédéral n’a pas investi!»

Il regrette également la diminution des budgets consacrés au site et le raccourcissement de la saison, tout en mentionnant la suppression d’une trentaine d’emplois et de 11 postes qui ont été abolis. «On est en bas de 80 employés, alors que le fédéral avait promis 1 000 emplois, mentionne Gaétan Lelièvre. On avait aussi promis un million de visiteurs, alors que ces dernières années, on en a eus aux alentours de 115 000. On connaît aussi tout le drame qu’on vécu les expropriés en 1970.»

Pas de commentaire du côté de Parcs Canada

Parcs Canada a fait savoir qu’il s’abstenait de tout commentaire et même de répondre à la question visant à savoir s’il était déjà arrivé, dans l’histoire du Canada, que le gouvernement fédéral cède un parc à une province. «Parcs Canada ne commente pas les engagements pris par les partis politiques en campagne électorale», s’est contentée de répondre l’agente des relations avec les médias, Natalie Fay. Gaétan Lelièvre croit, pour sa part, que ce serait une première. «Je n’ai jamais entendu parler d’une situation similaire ailleurs», indique-t-il.

Quant à la procédure à mettre en place, le candidat du Parti québécois prévoit que dans l’éventualité où sa formation prenne le pouvoir le 4 septembre, celui-ci entreprendrait des pourparlers avec le fédéral afin d’envisager la possibilité de rétrocéder le territoire, tout en réclamant, de ce dernier, des compensations financières pour la mise à niveau des infrastructures. Quant au Québec, il pourrait devoir assumer un coût de 30 millions de dollars pour acquérir le site. C’est du moins ce qui ressort du mémoire découlant des consultations publiques de 2006.

Un bail d’une durée de 99 ans avait été signé entre le gouvernement du Canada et l’État québécois pour l’occupation des terres. Gaétan Lelièvre n’y voit pas là une entrave, étant donné que l’entente comporte des clauses de révision et qu’elle peut être résiliée. «Si les deux gouvernements s’entendent, c’est possible, espère-t-il. Si le gouvernement fédéral s’oppose, c’est sûr qu’on ne pourra pas le faire. On ne les expropriera pas! On ne leur fera pas vivre ce qu’ils ont fait subir aux gens en 1970!»

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