Le projet de refonte du quai de Carleton-sur-Mer coûterait de 15 à 20 M$
CARLETON-SUR-MER – L’Administration portuaire et la Ville de Carleton-sur-Mer proposent un projet de refonte du quai qui coûterait de 15 à 20 M$. L’initiative repose essentiellement sur l’appui financier de deux ministères fédéraux.
Le projet sacrifie le volet commercial du quai. Il favorise l’enrochement de sa partie extérieure, où accostent les navires marchands, la réparation de la face intérieure pour que les pêcheurs et les mariculteurs l’utilisent, l’ajout de pontons à la marina, et l’aménagement d’un brise-lames à partir du bout du quai, de façon à protéger le bassin intérieur.
Alain Bernier, directeur du développement économique à Carleton-sur-Mer, précise que la situation est pressante parce que le quai a atteint sa durée de vie utile en 2012 et que des restrictions d’usage imposées par Transport Canada, propriétaire de la majeure partie de l’infrastructure, seront sous peu augmentées.
« La fermeture complète n’est pas exclue », dit-il, rappelant que des parties du quai sont déjà interdites d’accès.
Transport Canada, propriétaire de la majeure partie de l’infrastructure, veut se débarrasser de sa propriété, en marge d’un programme de cession amorcé au milieu des années 1990 et touchant 549 quais au pays. Il en reste 53 à traiter, dont 25 au Québec, précise le conseiller municipal Steven Parent.
« Dans l’industriel, le tonnage est insuffisant. Transport Canada part de 250 000 tonnes en montant. Depuis 1996, il n’y a eu aucune réparation. Il y a augmentation des restrictions », signale de plus Alain Bernier, qui note que le gouvernement québécois a aussi exclu le statut commercial du port.
Selon des données fournies par M. Bernier, le tonnage du quai de Carleton s’est établi à une moyenne de 16 000 tonnes métriques par an entre 1999 et 2009, pour baisser à 13 000 tonnes par an de 2010 à 2012, et à 6 200 tonnes en 2013. Transport Canada a imposé des restrictions à partir de 2008. Des déchargements d’acier pour Fabrication Delta et de sel pour Transport-Québec ont constitué le trafic principal depuis 2010.
Combien de plus coûterait la reconstruction en pales planches de la partie commerciale du quai?
« Ce seraient les mêmes coûts, mais ce n’est pas rentable. Il faut l’entretenir. Personne ne veut être propriétaire d’un quai (…) Déjà, la côte est assez haute. On ne s’en rajoutera pas », répond M. Bernier. « Avec cette infrastructure-là, on ne souhaite pas le volet commercial », ajoute Éric Bujold, président de l’Administration portuaire.
M. Bujold précise que 15 pêcheurs professionnels utilisent le quai de Carleton, plus de cinq à sept pêcheurs de hareng du Nouveau-Brunswick, qui y débarquent leurs prises. « Il y a sept mariculteurs, cinq actifs et deux en réflexion », dit-il.
Les débarquements de produits marins ont totalisé 700 000 livres en 2013, et les débarquements de moules, 280 000 livres. M. Bujold insiste sur « potentiel très important » des 11 sites d’élevage du secteur de Carleton.
Alain Bernier précise que tout reste à faire pour négocier avec les ministères fédéraux des Transports, puis des Pêches et des Océans, qui est propriétaire d’une partie des installations, mais qui en deviendra le principal titulaire, dans le scénario présenté publiquement par l’Administration portuaire et la Ville. L’administration municipale sera propriétaire d’une petite partie du quai, celle ayant une vocation sociale.
« Le prochain budget de Transport Canada pour la cession des quais sera annoncé au printemps 2015, au prochain budget fédéral », souligne-t-il.
Marco Audet, du Club nautique de Carleton, précise que le scénario retenu fera passer de 50 à 75 places la capacité de la marina, tout en améliorant significativement la protection des bateaux, un handicap présentement.
L’administration portuaire et la Ville de Carleton-sur-Mer ont présenté le projet devant quelque 140 personnes hier au Quai des arts. Aucune opposition n’a été exprimée lors de la période de questions qui s’est soldée par des applaudissements.