L’éolien: une filière non rentable?
PERCÉ - Les critiques sur la rentabilité de la filière éolienne québécoise se font de plus en plus entendre. Le TechnoCentre éolien, lui, défend bec et ongles son secteur.
« Le Parti conservateur du Québec (PCQ) est indigné d’apprendre par l’Institut économique de Montréal (IEM) que les contrats d’approvisionnement en électricité éolienne mènent à des pertes nettes annuelles de 700 millions $. Le gouvernement manipule donc Hydro-Québec pour subventionner les éoliennes et refile en cachette la facture aux consommateurs. Le Parti québécois s’entête à forcer les Québécois à financer un autre 800 mégawatts d’énergie éolienne non rentable pour satisfaire ses alliés écologistes et pour acheter des votes. Nous appelons le gouvernement à annuler cet achat d’électricité afin d’éviter un nouveau gaspillage éhonté des fonds publics. »
Tel est le message que le PCQ a émis récemment par voie de communiqué. En entrevue, son chef, Adrien Pouliot, en rajoute en précisant « qu’on n’est pas contre l’éolien ou la création d’emploi, mais il faut dire que, actuellement, chaque emploi maintenu en éolien coûte 140 000 $ ». Il note que l’éolien coûte 14 cents du kilowattheure (kWh), alors le prix moyen de vente d’électricité au Québec est de près de 6 cents. « Ce qui fait qu’au bout de l’année, ce sont 695 millions $ qui sont perdus », dit-il en citant l’étude de IEM.
Par ailleurs, un éditorial du 10 août dernier du Devoir (Éolien – Des choix dépassés) a aussi émis un sérieux bémol quant à la rentabilité de la filière éolienne à la lumière notamment des surplus énergétiques actuels et de la hausse de tarifs de 5,4 % demandée par Hydro-Québec en 2014.
Réponse du TechnoCentre
Autant de critiques qui font réagir le directeur du TechnoCentre éolien, Frédéric Côté, qui rappelle que le coût par kWh est moins élevé que ce qui circule sur la place publique, d’autant que l’éolien est un choix logique. Selon lui, le prix du kWh est d’environ 9 cents. Au-delà du prix qui doit être mis dans son contexte et de « comparer des pommes avec des pommes », la filière est un choix « logique » et la technique développée par ce secteur « est concurrentielle ».
En ce qui concerne les surplus énergétiques, M. Côté indique que « ce n’est pas la première fois qu’on se retrouve au Québec dans cette situation. On l’a vu dans les années 1980 et 1990. À mon avis, le choix de l’éolien fait du sens », note-t-il en rappelant qu’il y a 10 ans « on est parti avec une page blanche. Et c’est un coup de force que les Gaspésiens ont fait en mettant sur pied une industrie qui emploie 5000 personnes au Québec. »
Enfin, M. Côté note que les Québécois doivent donner la même chance au secteur éolien que celle offerte à d’autres industries au cours des dernières décennies, comme l’aéronautique et l’aluminium. L’éolien, dit-il, a été « un choix de société. Alors il ne faut pas jeter le bébé et l’eau du bain ».