Les cégépiens de Gaspé mettent fin à leur grève
Après sept semaines de débrayage, les étudiants du Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé ont décidé de mettre fin à leur grève lundi matin en assemblée générale.
C’est par une faible majorité que les cégépiens ont opté pour un retour en classe dès mardi matin. Au total, 51 % des étudiants ont voté contre la poursuite du débrayage, 46 % ont voté pour et 3 % ont annulé leur vote. Le taux de participation s’est élevé à 52 %, le plus bas depuis le début de la grève.
Le président de l’association étudiante, Vincent Olivier-Bastien, estime que le résultat ne veut pas nécessairement dire que les étudiants ont accepté «l’offre globale» proposée par le gouvernement Charest vendredi dernier. «On n’a même pas parlé de cette offre en assemblée. Je crois simplement que le temps a fait son œuvre. Après sept semaines, plusieurs étudiants se sentaient essoufflés», analyse-t-il, ajoutant que les cégépiens continueront cependant à organiser des actions le midi, le soir et les fins de semaine pour «maintenir la pression» sur le gouvernement.
Rappel de la proposition
Rappelons que le gouvernement a proposé la semaine dernière différentes mesures pour mettre fin au conflit étudiant. Il suggère notamment une hausse de 255 $ sur 7 ans plutôt que 325 $ sur cinq et propose que les étudiants soient éligibles à des bourses d’études jusqu’à 45 000 $ de revenu familial, plutôt que 35 000 $ comme c’est le cas à l’heure actuelle. Cette modification serait accompagnée d’un investissement de 39 millions de dollars supplémentaire dans le régime de prêts et bourses.
Le gouvernement libéral propose aussi la création d’un comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études, auquel siègeraient des étudiants.
Ces propositions s’ajoutent à celles déjà annoncées depuis quelques semaines, soit la bonification du régime de prêts et bourses et un régime de remboursement des prêts étudiants proportionnel aux revenus, et la création d’une commission d’évaluation pour améliorer la gestion des universités.
Pas de gain
Le représentant des étudiants à Gaspé ne considère pas que ces mesures puissent être considérées comme des gains pour le mouvement étudiant, mais plutôt comme des «pertes moins importantes.»
«Certaines mesures ne sont pas mauvaises, mais la hausse des frais de scolarité n’est pas touchée. Ce n’est pas ce que nous souhaitions», déclare-t-il.
Même s’il considère que son association n’a pas fait de gain, M. Bastien se dit fier de la lutte menée depuis le 8 mars. «On a fait notre part. On a démontré que les étudiants gaspésiens peuvent se mobiliser. C’est très positif pour l’avenir», dit-il, ajoutant que le mouvement étudiant a encore des chances de faire reculer le gouvernement. «Je sais que certaines associations qui n’étaient pas en grève devront se prononcer au cours des prochains jours. Ce n’est pas terminé», soutient-il.
Impact sur la participation électorale
M. Bastien ajoute que le combat mené les étudiants, dont ceux de Gaspé, aura un impact sur la participation des jeunes lors des élections générales. «Avec cette mobilisation, les jeunes Québécois ont réalisé qu’ils pouvaient avoir un mot à dire dans l’avenir du Québec. Nous sommes maintenant plus politisés et je suis sûr que nous irons davantage voter», dit-il.