Loi 78 : le député de Bonaventure répond aux nombreuses critiques
Le député libéral de Bonaventure, Damien Arsenault, répond aux nombreuses critiques qui ont été formulées à l'égard de la loi 78 depuis son adoption à l’Assemblée nationale vendredi dernier.
En entrevue à GRAFFICI.CA, le député a martelé que la loi 78 n’empêche pas les manifestations, mais vise plutôt à mieux les encadrer pour «éviter les dérapages» et «assurer le sécurité» des manifestants.
Rappelons que la pièce législative, qui vise à régler le conflit étudiant, exige aux organisateurs des manifestations de 50 personnes ou plus de dévoiler aux policiers, au moins huit heures avant le début de celle-ci, la date, l’heure, la durée, le lieu, l’itinéraire et les moyens de transport utilisés.
Un citoyen qui contreviendrait à cette règle est passible d’une amende de 1 000 $ à 5 000 $. Ce montant est de 7 000 $ à 35 000 $ pour un dirigeant, un employé ou un représentant d’une association étudiante ou d’une association de salariés et de 25 000 $ à 125 000 $ pour une association étudiante ou une association de salariés.
Cette disposition a suscité une vague d’indignation chez les fédérations étudiantes, les grandes centrales syndicales, le Parti québécois et Québec solidaire, qui y voient une atteinte aux libertés fondamentales, comme la liberté d’association et d’expression.
M. Arsenault dit «comprendre» ces critiques, mais tient à rappeler que le droit d’organiser des manifestations et d’y participer existe toujours au Québec. «La loi n’empêche pas les manifestations. Mais c’est normal de vouloir les encadrer quand on voit des dérapages et on assiste au non-respect des lois», dit-il en faisant référence aux nombreuses manifestations qui ont tourné à la violence au cours des dernières semaines, notamment à Montréal.
À l’écoute de «la majorité»
Le député de Bonaventure est par ailleurs convaincu que le gouvernement a été à l’écoute des Québécois en adoptant la loi spéciale. «C’est malheureux, mais je ne peux pas reconnaître que ceux qui contestent la hausse des frais de scolarité représentent la majorité. On voit les manifestants, mais en même temps, beaucoup de gens ont interpellé le gouvernement pour qu’il agisse, pour qu’il ramène la paix sociale. Selon moi, la majorité soutient le gouvernement», dit-il.
Manifestations en Gaspésie
Alors que des manifestations pour dénoncer la loi 78 auront lieu mardi en soirée un peu partout en Gaspésie, dont une à Bonaventure, M. Arsenault a appelé ces concitoyens à respecter les lois. «Le droit de manifester est là. On peut, comme population, comme individu, le faire en respectant les lois», indique-t-il avant d’ajouter que les appels au non-respect des lois ne devraient pas être acceptés par le gouvernement.