Loi 78 : les organismes communautaires sont en furie
De concert avec la Coalition des Tables régionales des organismes communautaires (CTROC), le regroupement des organismes communautaires de la Gaspésie et des Îles (ROCGIM) dénonce vivement la loi spéciale 78 imposée par Québec aux étudiants en grève.
«Le mépris n’aura qu’un temps!» Tel est le message que lance sur la place publique la coordonnatrice du ROCGIM, Geneviève Giguère, en prévenant le premier ministre Jean Charest «que son geste n’est pas prêt d’être oublié par les citoyens et qu’il en paiera certainement le prix politique aux prochaines élections».
Selon elle, «quand un gouvernement méprise la démocratie, il ne peut pas s’attendre à retrouver la paix sociale. Avec sa loi spéciale, c’est à l’ensemble des mouvements sociaux que le premier ministre Charest s’attaque.»
Plus encore, elle accuse Québec d’avoir fait preuve de «mauvais foi» et «d’avoir monté de toute pièce un scénario pour en arriver à cette loi spéciale» dans le cadre des discussions entre la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne et les associations étudiantes.
Selon son analyse, au moment où la ministre Courchesne discutait avec les trois associations (la FECQ, la FEUQ et la CLASSE) le 15 mai, soit 24 heures après la démission-surprise de la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, la loi spéciale (qui encadre les manifestations assorties d’amendes salées) était déjà écrite par son gouvernement.
Cette thèse rejoint ce que La Presse révélait le 23 mai sous le titre «Loi d’exception: la première version était plus draconienne» dans lequel il est dit que «Michelle Courchesne, réticente, mais qui savait qu’elle aurait à aller de l’avant avec la loi dès lors qu’elle acceptait l’Éducation. Line Beauchamp a quitté le gouvernement pour cette raison précise; elle savait qu’avec l’échec de son ultime tentative, la loi spéciale, déjà dans les cartons, était incontournable aux yeux du patron Jean Charest.»
La lutte se poursuit
Mme Giguère précise qu’il n’est pas question pour son regroupement de lâcher prise. «Il ne faut pas arrêter de manifester, il ne faut pas arrêter de s’indigner. Les regroupements communautaires continuent à s’organiser, on est toujours en mouvement».
De son côté le porte-parole de la CTROC, Pierre-Philippe Lefebvre, note que «les libéraux veulent casser le mouvement étudiant en grève avec la loi spéciale, mais tout ce qu’ils obtiendront, c’est encore plus de colère et d’indignation.»