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27 octobre 2014 13 h 17

Magalie Pouliot remporte le 7e prix Reconnaissance de Femmessor

PARC DE LA GASPÉSIE - Le 7e prix Reconnaissance de Femmessor a été remis à Magalie Pouliot, directrice générale de Exploitation Jaffa de Maria, lors du Colloque de l'entrepreneuriat féminin de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine qui a rassemblé 90 femmes d’affaires de la région au Gîte du Mont-Albert les 23 et 24 octobre derniers. GRAFFICI.CA l’a rencontré avec sa mère dans le foyer du Gîte.

Lorsqu’elle a reçu son prix, Mme Pouliot a rendu un témoignage vibrant à sa mère avec qui elle a développé sa fibre entrepreneuriale dès sa sortie du cégep en fondant leur compagnie de techniciennes en architecture.

« Ma mère ne voit que le bon dans chaque personne et elle est capable de transmettre des valeurs comme le don de soi », témoigne Magalie encore empreinte d’émotions au lendemain de la cérémonie de remise du prix Reconnaissance qui s’adresse aux femmes entrepreneures de la région qui excellent dans leur secteur d’activité et contribuent au développement socioéconomique du territoire par leurs réalisations et leur rayonnement.

Originaire de Rimouski, Magalie a développé un attachement profond à la Gaspésie il y a de cela une vingtaine d’années.

« Je suis venue travailler en Gaspésie après mes études techniques en architecture. J’ai eu le coup de foudre pour la région, mais je suis repartie pour une question de manque d’emploi en me disant que je reviendrais très certainement à ma retraite », lance l’entrepreneure enjouée.

Entre temps, elle a été en affaires avec sa mère et deux autres techniciennes en architecture.
« On avait une belle synergie, chacune nos forces, c’était agréable et je me suis donné à plein là-dedans plusieurs années, mais j’en suis venue un moment donné à une étape de ma vie ou je voulais plus de défis, plus de responsabilités et je suis retournée aux études à l’UQAR en génie électromécanique », raconte-t-elle.

C’est là que la destinée de Mme Pouliot a complètement changé. Elle y a rencontré l’amour qui l’a ramené en Gaspésie, puis qui, éventuellement, l’a attiré dans l’entreprise familiale de son conjoint Étienne Loubert qu’elle dirige aujourd’hui en sa compagnie.

Depuis maintenant 30 ans, Exploitation Jaffa, une entreprise qui a pignon sur rue à Maria, est spécialisée dans la gestion des matières résiduelles. On parle ici de collecte, de location de conteneurs pour la rénovation ou le commercial, de transport ou de traitement pour les matières recyclables ou pour les déchets destinés aux lieux d’enfouissement. « On commence à avoir des contrats de transformation aussi. La compagnie pivote actuellement vers ça… », annonce la lauréate.

Lorsqu’elle a emménagé avec son conjoint, Étienne Loubert, à Maria, Magalie Pouliot a d’abord accepté de travailler hors de son champ d’études pour la Corporation de développement économique de Carleton sur le projet rue principale. « C’était plus lié à l’architecture qu’au génie, mais ça m’a fait découvrir le monde municipal, ce qui me sert aujourd’hui dans l’entreprise. »

Au bout du contrat, son beau-père, propriétaire et fondateur d’Exploitation Jaffa, Jacques Loubert, lui a offert une place dans l’entreprise qu’il s’apprêtait à transférer à son fils Étienne.

« J’ai dit, on va essayer 6 mois, pis si on voit que ça n’a pas de conséquence sur le couple et la vie familiale, quelque part je me disais que ce n’était peut-être pas si facile que ça de travailler dans une entreprise familiale où tu es la conjointe du fils de. Mais finalement, tout s’est bien passé. On se complétait très bien les trois et ça faisait une belle équipe.
D’un six mois à l’autre, ça fait maintenant 8 ans que l’aventure perdure », raconte Mme Pouliot qui, depuis un an et demi, est devenue copropriétaire de l’entreprise avec son conjoint.

« On a fini les étapes de transfert à la relève. Ça s’est bien passé. Jacques nous a vraiment donné une belle latitude pour bien structurer et faire avancer l’entreprise, pour lui donner notre couleur », explique celle qui est aujourd’hui directrice générale de l’Entreprise alors que son conjoint en a pris la direction des opérations.

« Mon rôle consiste à prendre les décisions stratégiques pour l’entreprise et de faire de la recherche et du développement », explique Mme Pouliot.

Une histoire de famille tissée serrée

Depuis leur arrivée en Gaspésie, tout en s’investissant à plein dans l’entreprise familiale, le couple Loubert-Pouliot a donné naissance à un garçon qui a aujourd’hui 9 ans et à une fille qui a maintenant 7 ans.

« Au début, ça pas été facile, mais on essaie de ne pas ramener l’entreprise dans notre nid familial et on y arrive de plus en plus. Des fois, c’est difficile, mais on a organisé notre horaire de travail pour être en mesure d’accompagner les enfants dans leurs activités. Ma mère l’a toujours fait pour moi et mes sœurs et c’est important pour moi de le faire. C’est un juste retour des choses », assume la mère-entrepreneure qui a toujours pu compter sur la sienne.

« Quand j’étais jeune, ma mère m’a toujours dit d’arrêter d’avoir peur d’avoir peur et de me faire confiance. Elle l’a tellement répété que ça finit par rentrer et j’ai appris à prendre de beaux risques », témoigne Mme Pouliot une larme dans les yeux.

« Je dis souvent, c’est ma petite maman, parce que je mesure six pieds et qu’elle est plus petite que moi, mais son cœur est plus grand que grand et je peux toujours compter sur elle », ajoute celle qui aura 40 ans en janvier.

« D’ailleurs, elle est venue s’établir avec nous. On a une maison bi générationnelle maintenant et sans elle, je ne sais pas ce que je ferais. J’arrive souvent pis mon lavage est fait. Elle est très importante dans ma vie », dit la dame avec beaucoup d’émotion partagée par celle qui l’accompagnait d’ailleurs durant l’entrevue accordée à GRAFFICI.CA.

« Ça m’a touchée énormément que Magalie reçoive ce prix, dit Andrée Plourde sa mère. En plus qu’elle m’a fait un témoignage. C’était vraiment émouvant. J’ai une fille d’exception et je fais un clin d’œil à mes deux autres filles qui sont aussi des êtres d’exception et puis je sais que Magalie va aller loin. Elle a le potentiel pour le faire, l’énergie et l’imagination qu’il faut. Une reconnaissance de ses pairs, je crois que c’est quelque chose qui va lui donner des ailes. »

L’Importance de Femmessor

Pendant l’entrevue, Magalie Pouliot a tenu à souligner l’apport de Femmessor dans sa vie. « Femmessor pour moi, c’est arrivé dans une période de ma vie ou j’étais un peu découragée et je ne voyais plus clair et j’avais juste le goût d’abandonner, mais je suis venue au Colloque pour voir une conférence sur l’intelligence émotionnelle. Je voulais absolument entendre cette conférence. C’est ce qui m’a amenée à Femmessor et je n’en manque pas un [colloque] depuis”.

« J’ai toujours dit que d’être une femme en affaire, on vit des émotions intérieures que les hommes ne vivent pas de la même façon. Peut-être que certaines femmes sont capables d’être plus rationnelles… Mais moi, pour ma part, je suis très émotive, y’a des choses qui me brassent. Quand ça vient toucher mes valeurs profondes, ça fait un motton. Ben, chaque année, quand je viens à Femmessor, ben je le défais, le motton », lance la lauréate.

Prix reçus

En plus de la reconnaissance de ses pairs, la lauréate se mérite le trophée Femmessor Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (œuvre créée par Jü, une artiste de la Haute-Gaspésie); une bourse de 750 $ (offerte par les SADC de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine); un plan de visibilité médiatique d’une valeur de 2 500 $ offert par la radio CHNC et réalisé par Audace; un placement publicitaire d’une valeur de 1 000 $ offert par la radio CHNC; un placement publicitaire d’une valeur de 2 500 $ offert par CHAU TVA; une publicité d’un quart de page dans le journal Transgaspésien, d’une valeur de 621 $, offert par Transcontinental; une campagne publicitaire d’un mois sur graffici.ca, d’une valeur de 540 $, offerte par le journal GRAFFICI; une publicité couleur d’une demi-page dans l’hebdomadaire Le Radar, d’une valeur de 500 $, offerte par Imprimerie Le Radar.

“Le plan de visibilité, c’est un prix qui arrive à point parce qu’on a de gros projets chez Jaffa et ça va nous prendre une visibilité à l’échelle régionale. Faire du développement, ça demande de l’investissement aussi et quand on arrive à la publicité, c’est des couts qui sont parfois difficiles à assumer”, explique la lauréate du Prix Reconnaissance.

Pour le 750 $, j’ai le goût de le prendre pour moi, pour réaliser un rêve. Celui d’aller aux Îles de la Madeleine en avion.