Maison le Radeau : des médecins regrettent sa fermeture
Quatre médecins se désolent de la fermeture annoncée de la maison de fin de vie Le Radeau, basée à Chandler. Des voix qui s'ajoutent à d'autres.
C’est par une lettre envoyée aux médias lundi matin que les quatre médecins, soit Isabelle Anamaria, Stephanie Ferland, Bernard Demers et Chahrazed Khima, ont fait part de leur «désarroi» et de leur «tristesse» après qu’ils eurent appris la fermeture de ce lieu qu’ils qualifient de «havre de paix pour les patients en fin de vie et leur famille, à un moment où il fait souvent si noir. Il leur permet de vivre un deuil à leur rythme, au rythme de leur vie.»
Cette maison, rappellent les signataires, «s’est bâtie par la persévérance d’une équipe motivée qui croyait aux soins palliatifs. Elle a travaillé d’arrache-pied, avec l’aide de notre population dont l’appui n’a eu d’égal que son incroyable générosité, pour en faire un endroit où les patients peuvent se sentir chez eux. Ces patients, ils sont entourés, traités et accompagnés par une équipe d’infirmières auxiliaires, de préposés et de médecins dévoués et passionnés qui prend le temps… Un temps si précieux lorsqu’il en reste si peu. Un temps trop souvent compté, partagé et essoufflé dans notre structure hospitalière.»
Il est impensable, d’après les médecins, «de voir une ressource aussi précieuse qu’essentielle pour un milieu, une population, un patient, s’éteindre de cette façon. Il est regrettable et inconcevable qu’aucune solution viable ne puisse être mise de l’avant, qu’aucune vraie collaboration de tous les niveaux ne puisse se faire, afin d’aplanir les obstacles et ainsi préserver cette unique et merveilleuse richesse de notre MRC.»
Ces derniers tiennent également à rappeler que «la politique gouvernementale de l’heure priorise l’accès à des soins palliatifs de qualité, favorisant l’essor régional de Maison de soins palliatifs. Nous pouvons mettre l’épaule à la roue pour le bien de nos patients, pour préserver ce qui leur fait du bien. Rien n’est insurmontable pour qui le veut vraiment, il suffit d’une réelle volonté.»
Plus loin, on peut lire que «nous, l’équipe des médecins de soins palliatifs du Radeau, joignons nos voix à celles qui s’élèvent déjà, celles des familles des patients, celles des soignants et celle de la population pour préserver ce qui se fait de mieux dans l’accompagnement et les soins de fin de vie, pour préserver votre maison de soins palliatifs.»
Parmi les voix que se sont fait entendre depuis l’annonce récente par le conseil d’administration du Radeau de la fermeture des lieux prévus pour le 14 septembre en raison d’un manque de financement, il y a la préfète, Diane Lebouthillier. «Ce qu’il faudra faire s’est de rasseoir tout le monde ensemble pour regarder de quelle façon on peut offrir ces mêmes services à la population qui sont importants», a-t-elle laissé entendre récemment.
De son côté, le député sortant de Gaspé, Georges Mamelonet a déclaré par voie de communiqué que «nous sommes en mode solution avec le ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Yves Bolduc, et ces lits de soins palliatifs resteront dans la région. Nous avons toujours privilégié l’approche des soins palliatifs afin de mieux répondre aux conditions médicales variées des patients, à leurs préférences et à leurs besoins comme à celles de leurs proches et la Politique en soins palliatifs de fin de vie que nous avons mise en place en est la preuve».
Le conseil d’administration du Radeau fera le point sur la situation à Chandler mardi matin.