Meurtre de Sonia Raymond : Réal Savoie accusé
CARLETON-SUR-MER – Un homme de 49 ans, Réal Savoie, a été accusé hier au palais de justice de New Carlisle, du meurtre prémédité de Sonia Raymond, une Matapédienne qui avait 32 ans quand son corps a été retrouvé par un passant sur une plage de Maria, dans la soirée du 27 juillet 1996.
Elle portait alors des blessures fatales au cou, des lésions causées au moyen d’un couteau. Savoie, originaire de Nouvelle, est un récidiviste en matière d’agression sexuelle. Il en a notamment commis une en 1992 et une seconde le 9 septembre 1996, six semaines après le meurtre de Sonia Raymond.
C’est durant l’enquête portant sur cette seconde agression que la Sûreté du Québec a décidé, le 26 septembre 1996, de fouiller la maison qu’il habitait et le véhicule qu’il utilisait, en rapport avec l’homicide de Mme Raymond, qui habitait Rimouski et qui était dans la Baie-des-Chaleurs pour assister à un mariage.
Un minime échantillon de sang a été trouvé dans le véhicule, mais il a fallu attendre au début de 1998 avant que le laboratoire de science judiciaire de la Sûreté du Québec en fasse l’analyse pour tracer le profil génétique. La technique requise, par amplification de l’ADN, n’était pas maîtrisée au Québec en 1996. L’analyse n’a pas été concluante, mais Réal Savoie était alors étiqueté suspect dans cette affaire.
Dans les moments suivant la découverte du corps, un orage avait balayé la scène du crime, ce qui avait compliqué le travail des policiers. La Sûreté du Québec avait toutefois prêté flanc à la critique en envoyant un maître de chien pour arpenter la plage de Maria le 19 novembre, presque quatre mois après le meurtre.
Réal Savoie a finalement été épinglé à Montréal mercredi. Il est resté dans la métropole hier et sa comparution s’est déroulée par visio-conférence. Il restera incarcéré en attendant sa seconde comparution, prévue pour le 28 avril.
La Sûreté du Québec est avare de détails en ce qui a trait aux raisons l’ayant incité à mettre le grappin sur Réal Savoie maintenant. Le porte-parole de la SQ, Claude Doiron, note « qu’à la lumière de nouveaux éléments, le dossier a été soumis à un juge, qui a émis un mandat d’arrestation. On ne peut rendre public des éléments qui serviront dans la suite de la procédure (…) D’autres chefs d’accusation pourraient s’ajouter ».
Le frère de Sonia Raymond, Guylain, un entraîneur de hockey fort connu dans l’Est-du-Québec, a indiqué que « c’est un soulagement pour tout le monde, qu’il y ait un suspect accusé. On a toujours cru et on a toujours fait confiance aux enquêteurs, qui ont fait un travail colossal ».
Il a toutefois indiqué à son père et à sa mère, qui ont respectivement 85 et 75 ans, « qu’on va avoir à passer les prochaines étapes, comme le procès. Ça va brasser encore pour nous. Il va falloir gérer ça ».