Pêches et Océans : les pêcheurs craignent des compressions
CHANDLER - Le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie craint une vague compressions dans les bureaux sectoriels de Pêches et Océans Canada.
Le directeur de l’organisation, O’neil Cloutier, rapporte que des représentants du ministère sont récemment venus dans la région pour annoncer leurs intentions. Les postes de directeurs au bureau de Gaspé, des Îles-de-la-Madeleine et de Sept-Îles seraient abolis, ce qui fait craindre le pire aux pêcheurs souligne M. Cloutier. «On perd notre pouvoir de décision locale. Les bureaux sectoriels deviendront seulement des boîtes administratives», se désole-t-il, en ajoutant que ceux-ci jouent un rôle important. «Quand est venu le temps de rationaliser la pêche au homard, les moyens à prendre pour résoudre la problématique de la surexploitation de la ressource ont été décidés en région», donne-t-il en exemple.
Questionné sur le sujet, Pêches et Océans ne nie pas les informations de M. Cloutier. Le porte-parole, Frank Stanek, a répondu par courriel «qu’afin de réaliser des économies, Pêches et Océans Canada fera une meilleure utilisation de la technologie, éliminera les fonctions qui se chevauchent lorsque c’est possible et simplifiera sa structure de gestion». Le représentant du ministère assure que tous les changements «feront l’objet d’abord de discussions avec les syndicats et les employés» et «qu’il n’y aura aucune incidence sur les services à la population».
Le député fédéral de la Gaspésie-les-Îles, Philip Toone, croit que la perte de pouvoir décisionnel aurait un impact important dans la région. Le néo-démocrate accuse le gouvernement d’abandonner les pêcheurs de la Gaspésie, tout en questionnant la logique de cette possible rationalisation. «Pourquoi centraliser le pouvoir décisionnel à Ottawa quand on sait très bien que les décisions doivent se prendre ici, près de l’industrie? C’est plus difficile de comprendre les enjeux reliés à la pêche quand on n’est pas sur les lieux», pense l’élu.
M. Toone invite d’ailleurs la ministre, Gael Shea, en Gaspésie afin de «mieux comprendre les réalités» avant de prendre une décision.