Pétrole et gaz en mer : des Gaspésiens inquiets
Des Gaspésiens s’inquiètent de l’éventuelle exploitation des hydrocarbures au large. Ils souhaitent qu’on prenne le temps d’évaluer les réels bénéfices à long terme de cette industrie avant de lui donner le feu vert.
Hier soir, à Gaspé, 50 personnes se sont déplacées pour écouter Danielle Giroux, la Madelinienne porte-parole de la Coalition Saint-Laurent. Ce regroupement demande un moratoire sur tout projet d’exploration ou d’exploitation dans le Golfe, le temps que les impacts soient évalués.
Micheline Boulay, résidente de Gaspé, estime que le pétrole et le gaz en mer sont « une arme à deux tranchants ».
« D’un côté, tu as l’argent qui pourrait être amené aux communautés, dit-elle, et de l’autre, les risques. Est-ce qu’on prend une chance? Moi, en tout cas, je ne la prendrais pas. »
Pendant l’exploitation, « 90 % des profits ne va pas dans vos poches, mais en cas de déversement, c’est vos taxes et vos impôts qui vont payer », a lancé Jean-François Spain, tout en admettant qu’à court terme, la population peut toucher le gros lot.
Jauger les risques
Jean-Pierre Couillard, directeur de l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie, croit qu’il « peut y avoir une cohabitation », mais souhaite que les pêcheurs soient « partie prenante » des discussions, puisqu’ils ont « un droit acquis sur les ressources du Golfe ».
Le député libéral de Gaspé, Georges Mamelonet, présent dans la salle, réitère que la décision d’exploiter n’est pas prise. Son gouvernement attend les résultats de l’évaluation environnementale stratégique en cours, qui seront livrés cet automne. « Si le risque était de même niveau que dans l’Estuaire, notre gouvernement prendrait la même décision [un moratoire permanent] », dit-il.
Corridor Resources projette un forage exploratoire entre 2012 et 2014 sur le site d’Old Harry, à 300 kilomètres des côtes gaspésiennes.
Mme Giroux présente la même conférence ce soir à 19h, à l’Hôtel de ville de Sainte-Anne-des-Monts.