Poursuite de Gastem : Ristigouche demande l’aide du public
RISTIGOUCHE-PARTIE-SUD-EST – La municipalité de Ristigouche-Partie-Sud-Est interpelle le public afin d’amasser 225 000 $ pour assurer sa défense contre la firme d’exploration gazière et pétrolière Gastem, qui lui réclame 1,5 million de dollars en dommages. Le maire François Boulay lance cet appel après que « les portes se soient fermées » au gouvernement du Québec, estime-t-il.
En mars 2013, la municipalité de 168 habitants a adopté un règlement qui interdit de forer à moins de deux kilomètres d’un puits artésien. Gastem se préparait alors à forer un puits stratigraphique à moins de 100 mètres d’une résidence desservie par un puits et à 30 mètres de la rivière Kempt, un affluent de la Ristigouche, indique le maire. La firme a répliqué par une poursuite.
La municipalité gère un budget annuel de 275 000 $. « On n’a pas les capacités pour se défendre », dit le maire Boulay. Les sommes recueillies serviront à rembourser les dépenses de 80 000 $ engagées jusqu’ici et à payer les frais du procès prévu en 2015 ou 2016.
Une partie du montant financera un service de relations publiques. « Ça fait partie de notre défense, estime le maire Boulay. On veut faire connaître l’injustice et soulever la conscience de la population. »
Le ministre Moreau n’interviendra pas
En juin, le maire Boulay avait demandé une audience au ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, pour « identifier des pistes de solution » pour Ristigouche. Par lettre le 24 juillet, le ministère a répondu qu’il « ne peut s’immiscer dans un dossier faisant l’objet d’une poursuite judiciaire ».
« Ça nous bafoue, lance M. Boulay. Soit qu’ils n’ont rien compris, soit qu’ils ne veulent pas m’entendre. Mais j’ai toujours le souhait que le gouvernement reprenne contact avec nous et je ne peux pas imaginer qu’il fera la sourde oreille. »
Mardi, le ministre Moreau a maintenu par communiqué qu’il n’est « pas approprié pour le gouvernement du Québec d’intervenir dans ce dossier ». Il ajoute toutefois qu’il pourrait rencontrer le maire Boulay à la fin du mois d’août.
Gastem persiste
Québec a récemment adopté un règlement provincial sur l’eau potable qui fixe à 500 mètres la distance minimale entre un puits d’eau potable et un forage. Il rend inopérant le règlement adopté par Ristigouche et par une centaine d’autres municipalités québécoises.
L’adoption du règlement provincial « ne modifie pas notre demande de remboursement » à Ristigouche, a réagi le président de Gastem, Raymond Savoie. Gastem avait engagé des dépenses « de bonne foi » pour préparer son forage et maintient sa poursuite, dit M. Savoie, un ancien ministre libéral entre 1985 et 1994.